La Mecque dans la Bible
(Partie 1)
Voir : Takhjîl man harrafa at-Tawrât wal Injîl du cadi Sâlih e-Ja’farî
« Moïse dit : « Le SEIGNEUR est venu du Sinaï, pour eux il s’est levé à l’horizon, du côté de Seïr, il a resplendi du côté de Parân [et à sa droite se tiennent les purs si nombreux (mot-à-mot : des groupes de gens ou les seigneurs]» »[1]
« Dieu fut avec le garçon qui grandit [et habita au désert. C’était un tireur d’arc] ; il habita dans le désert de Parân… »[2] Selon Paul le commentateur, les montagnes de Parân se rattachent (ou sont attenantes) aux terres d’Arabie.[3]
Dâwûd déclare dans les Psaumes : « Notre Seigneur est Grand et comblé de louange, dans la ville de notre Dieu, sa montagne sainte et Mohammed (le loué ndt.) rempli de joie la terre entière. » [4] Dâwûd a cité explicitement le nom de Mohammed et celui de sa terre natale qu’il a appelé la cité de Dieu ; il a informé que sa parole va remplir la terre entière.[5]
Dâwûd a déclaré dans les Psaumes : « Afin que se reposent les habitants du désert et des villages et que deviennent la terre de Qidhar (Qédar) des prairies, et que rendent gloire les grottes et qu’ils hèlent des sommets des montagnes les louanges du Seigneur et qu’ils répandent ses gloires dans les îles. »[6]
À qui d’autre appartiendrait le désert si ce n’est au peuple de Mohammed ? Qui d’autre serait Qidhar si ce n’est le fils d’Ismâ’îl,[7] l’ancêtre du Messager d’Allah (r) ? Qui d’autres seraient les habitants des grottes et de ces montagnes si ce n’est les arabes ?
Dâwûd prophétise dans les Psaumes l’avènement de Mohammed (r) en ces termes : « Malheur à moi ! J’ai dû [émigrer à Mèshek,] rester parmi les tentes de Qédar. Je suis trop resté chez ceux qui détestent la paix. Je suis la paix mais si je parle ils sont pour la guerre. »[8]
Ce passage fait allusion à la personne du Messager d’Allah (r) qui habite les terres de Qédar. Sinon, il faudrait dire quand David a quitté Jérusalem pour se rendre à la Mecque dans le territoire de Qédar le fils d’Ismaël ?
Le prophète Ésaïe (u) a annoncé au sujet de la Mecque – qu’Allah l’honore – : « Lève tes regards autour de toi et tu seras rayonnante et heureuse car les richesses des mers te viendront et les ligues des nations te visiteront, jusqu’à t’inonder de lourds chameaux et te rétrécir le sol en raison des trésors qui te seront rassembler. Les béliers de Madiân te seront ramenés, les gens de Saba te viendront, et le bétail de Fâran te sera regroupé, et les gens de Maareb (Nebayoth) vont te servir. »[9] Il fait allusion aux gardiens du temple de la Mecque qui sont les enfants de Maabar, le fils d’Ismâ’îl. Toutes ces choses se sont réalisées à la Mecque. Il y est déposé les trésors des deux mers, les ligues des nations viennent y faire le pèlerinage, les moutons de Fâran[10] y sont amenés pour les offrandes et le rite du pèlerinage.
Le prophète Ésaïe a dit en parlant de la Mecque : « Toi qui te morfond dans la désolation et qui ne jouit d’aucun égard, voici que moi je mettrai un cerne de fard autour de tes pierres, je te fonderai sur des saphirs, je ferai tes créneaux en rubis, tes portes en pierres étincelantes et pour ton pourtour en pierre ornementales. Je répandrai la paix sur tes fils, je t’ornerai de la probité (ou justice ndt.) et de la piété. J’éloignerai de toi le malheur et la souffrance. Celui qui me voudra n’aura qu’à te prendre pour direction et lieu de séjour, car tu seras un asile et un refuge pour ceux qui vivront en ton sein. »[11]
Ce passage fait la description de la Mecque, de la Ka’ba la Maison Sacrée. Le Khalife Mahdî (m. en 169 h. ndt.) de la dynastie Abbasside et les rois de tous temps, entretenaient la construction du Temple Sacrée avec grand soin. Ils l’ornèrent d’or, de pierres précieuses, de teintures et de pierres d’azur (lapis). Les couronnes et les trésors des différents empires lui furent emmenés pour lui servir d’ornement. Les plafonds du Haram que j’ai pu voir illuminent les yeux de leurs éclats. Il faut vraiment avoir l’esprit étroit et l’haleine courte pour accoler cette prophétie d’Ésaïe à un autre lieu saint que la Ka’ba. Elle ne peut correspondre à Jérusalem au sujet de laquelle on n’a jamais pu dire, contrairement à la Mecque à une époque : « Toi qui te morfond dans la désolation et qui ne jouit d’aucun égard ».
« Pousse tes acclamations, toi, stérile, qui n’enfantais plus, explose en acclamation et vibre, toi qui ne mettais plus au monde ; car les voici en foule, les fils de la désolée, plus nombreux que les fils de l’épousée, dit le SEIGNEUR. Élargis l’espace de la tente, les toiles de tes demeures qu’on les distende ! Ne ménage rien ! Allonge tes cordages et tes piquets, fais-les tenir, car à droite et à gauche tu vas déborder : ta descendance héritera des nations qui peupleront les villes désolées. »[12]
« Avance et vibre, toi stérile qui n’as pas enfanté, prononce la gloire et jubile, toi qui n’as pas porté d’enfant ; ta famille sera plus nombreuse que ma famille. »[13]
Il entend par famille les Lieux Saints de Jérusalem et par stérile la Mecque étant donné qu’elle n’a pas enfanté avant notre Prophète (r). Il ne convient pas de dire que la stérile serait les Lieux Saints de Jérusalem, le temple des prophètes et la source de la révélation. Cette terre a ainsi toujours été fertile.
« Voici que sur mes paumes je t’ai gravée, et bientôt tes enfants viendront vite, celui qui veut te faire peur ou te trahir sera éloigné de toi ; lève donc ton regard autour de toi, ils te viendront et se rassembleront vers toi. Tu porteras mon nom, je suis le Vivant, tu seras vêtue de manteaux, et ornée d’une couronne. Tes endroits seront étroits tellement il y aura d’habitants et d’invocateurs. Ceux qui s’érigent contre toi devront te craindre, tes fils vont se multiplier tellement que tu vas t’écrier : qui donc m’en a offert autant alors que je suis seule ? Ils voient une stérile, mais qui me les a fait grandir et me les a pris à sa charge ? »[14]
Ésaïe décrit l’importance de la Ka’ba. Allah l’a recouvert d’un tapis de brocart luxueux, et a chargé son entretient aux Khalifes et aux rois. Mekka est la ville dont Allah a fait grandir le nombre d’enfants grâce aux pèlerins et à ses résidents. Louange à Allah qui nous a montré le chemin de la religion et qui a détruit l’argument des impies !
Ésaïe a prophétisé que le savoir s’épanouira au Hijâz (Médine et la Mecque ndt.) pour se répandre aux quatre coins de la terre, en disant : « Habitant de Téma, donnez de l’eau aux assoiffés et nourrissez-les avec votre pain. »[15]
L’eau est une métaphore pour exprimer le savoir. Le Messie affirme à cet effet dans l’Évangile : « Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; au contraire, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie [éternelle]. »[16] L’eau prend le sens ici de savoir et de sagesse. Ésaïe annonce ainsi la future émergence du Livre d’Allah et de la Sunna (Tradition) de Son Prophète. Il en est de même pour l’expression : « nourrissez-les avec votre pain. » ; elle est comparable aux paroles de Jésus disant : « C’est moi le pain de vie ; celui qui en mange n’aura pas faim. »[17] Ainsi, il faut prendre ce passage dans son sens figuré.
Ésaïe fait état des bienfaits dont Allah fera don aux habitants du Hijâz et du Yémen : « Les humiliés et les indigents qui cherchent de l’eau, mais vainement, et dont la langue sèche de soif, moi le SEIGNEUR, je leur répondrai, moi Dieu [au lieu de le Dieu d’Israël ndt.], je ne les abandonnerai pas. Je ferais jaillir des fleuves sur les coteaux pelés et des sources au milieu des ravines, je transformerai le désert en étang et la terre aride en fontaine. [Je mettrai dans le désert le cèdre, l’acacia, le myrte, et l’olivier ; j’introduirais dans la steppe le cyprès, l’orme et le buis ensemble], afin que les gens voient et sachent, qu’ils s’appliquent et saisissent ensemble que la main du SEIGNEUR a fait cela, que le Saint d’Israël l’a créé. »[18]
« Les bêtes sauvages me rendront gloire, les chacals et les bétails, car je procure en plein désert de l’eau, des fleuves dans la lande, pour abreuver mon peuple mon élu, peuple que j’ai formé pour moi et qui redira ma louange. »[19]
Ce passage confirme les paroles du Messager d’Allah (r) s’adressant à ‘Attâb ibn Usaïd qu’il investit émir à la tête de la Mecque : « ‘Attâb ! Sais-tu à la tête de quels gens t’ai-je investi ? Je t’ai investi à la tête de la famille d’Allah. » En l’ayant répété deux ou trois fois. [20] En outre, les arabes surnommaient les habitants du Hijâz et du désert « chacals », et ceux des plaines désertiques « bétails ». Ésaïe nous fait savoir qu’Allah (r) a élu ce peuple sur tous les autres peuples.
À suivre…
[1] Deutéronome ; 33.1-3 Les rédacteurs de la Bible ont supprimé dans La version moderne la partie entre crochets qui leur posait effectivement problème. Un autre passage [Habaquq ; 3.3-4] nous parle de Parân : « Dieu vient de Témân, le Saint du mont Parân. Sa majesté comble le ciel. Sa louange (celle d’Ahmed) emplit la terre. Le sort des peuples est dans sa main droite. La terre est allumée de sa lumière et ses chevaux montent sur la mer.» voici le texte de la version entre nos mains : « Dieu vient de Témân, le Saint du mont Parân. Sa majesté comble le ciel. Sa louange emplit la terre. La lumière devient éclatante. Deux rayons sortent de sa propre main : c’est là le secret de sa force.»
[2] La Genèse ; 21.20-21
[3] Ce passage semble inexistant dans la version actuelle. Il est simplement fait mention des terres d’Arabie dans l’Épître aux Galates ; 4.25 disant : « car le mont Sinaï est en Arabie. »
[4] Les Psaumes ; 48.1-2 La version actuelle ne cite pas explicitement Mohammed, qui rappelons-le signifie le loué ou celui qui est comblé de louanges ; le verset dit : « Belle et altière, elle réjouit toute la terre. »
[5] Conformément aux paroles du Prophète (r) : « Allah m’a réuni les extrémités de la terre ; l’Orient et l’Occident. Ma nation va étendre son royaume jusqu’à ces extrémités. » Rapporté par Ahmed (5/278) et Muslim (4/2215).
[6] Nous avons un passage proche de celui-ci dans Ésaïe ; 42.11-12
[7] Voir : la Genèse ; 25.12-18
[8] Les Psaumes ; 120.5-6
[9] Ésaïe ; 60.4-7 dans la version actuelle, il est dit : « Porte tes regards sur les alentours et vois : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi, tes fils vont arriver du lointain, et tes filles sont tenues solidement sur la hanche. Alors tu verras, tu seras rayonnante, ton cœur frémira et se dilatera, car vers toi sera retournée l’opulence des mers, la fortune des nations viendra jusqu’à toi. Un afflux de chameau te couvrira, de tout jeunes chameaux de Madiân et d’Eifa ; tous les gens de Saba viendront, ils apporteront de l’or et de l’encens, et se feront les messagers des louanges du SEIGNEUR. Tout le petit bétail de Qédar sera rassemblé pour toi, les béliers de Nebayoth seront pour tes offices. »
[10] Fâran ou Parân est le large désert à l’intérieur duquel se trouve la Mecque. Sa terre s’est rétrécie en raison des flux de lourds chameaux qui portent les personnes et leurs charges, et les gens de Saba – qui sont les yéménite – y sont venus, comme le souligne ibn Taïmiya dans El Jawâb e-Sahîh.
[11] Voir Ésaïe ; 54.11-15 La version contemporaine est sensiblement différente. Elle dit en effet : « Humilié, ballottée, privée de réconfort, voici que moi je mettrai un cerne de fard autour de tes pierres… Tous tes fils seront disciples du SEIGNEUR, et grande sera la paix de tes fils. Dans la justice tu seras stabilisée, loin de toi l’extorsion : tu n’auras plus rien à craindre ; loin de toi la terreur : elle ne t’approcheras plus. On complote, on monte un complot ? Cela ne vient pas de moi ! Qui complote contre toi, devant toi s’écroulera. »
[12] Voir : Ésaïe ; 54.1-7
[13] Ésaïe ; 54.1-7 dans la version actuelle, il est dit : « Pousse des acclamations, toi stérile, qui n’enfantait plus (dans une autre version : qui n’a pas enfanté), explose en acclamation et fibre, toi qui ne mettait plus au monde ; car les voici en foule, les fils de la désolée, plus nombreux que les fils de l’épousée dit le SEIGNEUR. »
[14] Voir : Ésaïe dans tes termes proches ; 49.16-21
[15] Ésaïe ; 21.14-15 Selon la version œcuménique : « Allez à la rencontre de l’assoiffé, apportez de l’eau, habitants du pays de Téma ; allez au-devant du fugitif avec son pain, car ils s’enfuient devant les épées. »
[16] Jean ; 4.14
[17] Jean ; 6.35-48 Selon la version œcuménique : « … celui qui vient à moi n’aura pas faim. »
[18] Ésaïe ; 41.17-20 Nous avons repris les termes de la version actuelle en sachant que l’auteur ne fait pas mention des parties entre crochets.
[19] Ésaïe ; 43.20-21 Dans la version actuelle, « les bétails » est remplacé par « les autruches ».
[20] Rapporté par ibn ‘Adî dans Dhu’afa e-rijâl (7/245) avec une chaîne narrative dont l’un des éléments est jugé faible par les spécialistes. Il existe cependant un autre hadîth –qui lui est authentique – selon lequel le Prophète () a dit : « Les gens du Coran sont la famille d’Allah. » Rapporté par ibn Mâja ; voir : Sahîh ibn Mâja (1/42).
تعليق