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Lettre d’ibn Taïmiya à nos frères divisés

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  • Lettre d’ibn Taïmiya à nos frères divisés





    Lettre d’ibn Taïmiya à nos frères divisés
    (Partie 1)


    « Par Allah ! In shâ Allah, à l’avenir, Allah donnera le triomphe à cette œuvre (celle d’ibn Taïmiya ndt.), entre les mains d’hommes qui vont la retranscrire, propager, l’expliquer, mettre en lumière ses sens profonds, et éclaircir ses passages obscurs ; des hommes qui, aujourd’hui, ne sont pas encore dans le ventre de leurs mères. » [Ibn Muraï, l’un des élèves d’ibn Taïmiya en parlant de l’œuvre de son maitre ; voir : el jâmi’ li sîra Sheïkh el Islâm (p. 156).]




    Voir : Jâmi’ e-rasâil avec la recension de Fawz Ahmed Zamralî (2/61-107), voir également : Majmû’ el fatâwâ (24/163-177).[1]


    De la part d’Ahmed ibn ‘Abd el Halîm ibn Taïmiya à tous ceux à qui parviendra cette lettre parmi les croyants et musulmans…


    Salâm ‘alaïkum wa rahmat Allah wa barakâtuhu !


    Je fais les louanges d’Allah, Celui en dehors de qui il n’y a d’autre divinité digne d’être adorée ! Lui qui mérite les louanges, et qui est capable de toute chose. Je L’implore de prier sur la meilleure des créatures, Mohammed, Son serviteur et Son Messager, le sceau des Prophètes ; celui qu’Il a envoyé à l’Humanité porteur des preuves éclatantes menant vers la bonne direction (hudâ) et la vraie religion (dîn el haqq) qui devait dominer sur la religion entière, et Lui Seul suffit comme témoin !


    Que les prières et les nombreuses salutations d’Allah soit sur lui !


    … Sachez – qu’Allah vous fasse miséricorde et qu’Il vous réunisse tous les biens sur terre et dans l’au-delà – que le Seigneur envoya Mohammed (r) à l’Humanité porteur de la vérité, et qu’Il lui révéla Son Livre. Ce dernier fut confronté à des hommes aux mentalités, aux affinités et aux pensées différentes. Pourtant, il parvint à réunir leurs cœurs et à les rassembler, et, grâce à Dieu, il mit un rempart entre eux et les ruses de Satan.


    Par ailleurs, Allah (I) nous informe que ce principe (l’union du groupe) est la colonne vertébrale de la religion. Il (I) nous révèle en effet : [Ô croyants ! Craignez Allah comme il se doit, et restez musulmans jusqu’à la mort • Accrochez-vous tous ensemble à la corde d’Allah et ne vous divisez point Souvenez-vous des bienfaits qu’Allah vous a prodigués lorsqu’Il réunit vos cœurs, alors que vous étiez des ennemis ; par Sa faveur, vous êtes devenus des frères. Vous étiez auparavant aux bords de l’Enfer, mais Il vous en a sauvé. C’est ainsi qu’Allah vous montre Ses Signes, ainsi serez-vous guidés • Qu’un groupe d’entre vous appelle au bien, qu’ils ordonnent le bien et qu’ils interdisent le mal ; ceux-là seront les bienheureux • Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et qui ont divergé, après qu’ils aient reçu les preuves évidentes ; Ceux-là auront un châtiment immense • Le jour où des visages seront blancs et des visages seront noirs ; quant à ceux dont le visage sera noir, il leur sera dit : avez-vous renoncé à la foi après l’avoir goûté ; maintenant, goûtez aux châtiments en punition à votre mécréance • quant à ceux dont le visage sera blanc, ils seront couverts par la Miséricorde d’Allah dans un Paradis où ils demeureront à jamais][2] ; ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui – a fait le commentaire suivant : « Le visage des adeptes de la tradition et de l’union sera blanc, et celui des adeptes de l’innovation et de la division sera noir. »[3]


    Voyez – qu’Allah vous fasse miséricorde – comment le Très-Haut nous invite à l’union, et comment il bannit la division ! Un autre Verset nous apprend : [Ceux qui ont divisé leur religion pour se scinder en groupe, tu n’as aucun lien avec eux, leur sort revient à Allah].[4] Il désolidarisa Son Prophète (r) de ceux qui se divisent dans la religion pour se scinder en groupe, de la même manière qu’Il bannit la division et la divergence, comme nous l’avons vu plus haut : [Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et qui ont divergé, après qu’ils aient reçu les preuves évidentes].[5]


    Le Prophète (r) n’aimait pas la polémique qui pouvait engendrer la division et la divergence. Un jour, il sortit voir un groupe de Compagnons qui se disputaient sur le destin. Il entra dans une telle colère qu’on avait l’impression que des grains de grenades avaient creusé son visage : « Est-ce tout ce que je vous ai appris, ou est-ce tout ce que je vous ai ordonné ? Que vous confrontiez les Versets du Livre d’Allah les uns contre les autres ! Les civilisations avant vous périrent justement, car ils faisaient une telle chose ! »[6] Après avoir évoqué cette histoire, ‘Abd Allah ibn ‘Amr fit le commentaire suivant : « Je m’envie vraiment moi-même de ne pas avoir compté dans cette assemblée. » Ce hadîth est rapporté notamment par e-Tirmidhî dans son recueil e-sunan. Il puise son origine dans el Bukhârî et Muslim.[7]


    Les recueils e-sunan notamment rapportent également le fameux hadîth : « Quant à ma communauté, elle va se diviser en soixante-treize sectes ; toutes sont vouées à l’Enfer à l’exception d’une seule.
    - LaquelleMessager d’Allah, demandèrent les Compagnons ?
    - C’est la voie sur laquelle nous sommes [aujourd’hui]mes Compagnons et moi. »[8]
    Une autre version nous dit : « Celle de l’union. »[9] Selon une autre version : « La Main d’Allah est avec le groupe (ou l’union ndt.). »[10] Ainsi, la secte sauvée, qui incarne le groupe et l’union, a la particularité de s’accrocher à la sunna.


    En cas de litiges, les savants de la première époque, avec à leurs têtes les Compagnons et leurs successeurs directs, suivaient les prescriptions du Verset : [Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager, si vraiment vous croyez en Allah et au jour du jugement dernier ; cela vaut mieux et aura, pour vous, de meilleures conséquences].[11] Il leur arrivait de débattre sur une question donnée, mais dans un esprit de concertation d’orientation, et de bonne ambiance. Ils pouvaient également n’être pas d’accords sur une question d’ordre théorique ou pratique, mais tout en gardant entre les yeux les liens fraternels qui les unissaient et l’immunité du groupe.


    Quiconque, il est vrai, va à l’encontre du Coran clair, de la sunna répandue, ou du consensus des anciens de la communauté, de sorte qu’il ne soit pas excusable, sera traité comme un innovateur.


    À suivre…








    [1]Cette lettre s’intéresse à la division entre traditionalistes.
    [2]La famille d’Imrân ; 102-107
    [3]Sharh usûl i’tiqâd ahl e-sunna d’e-Lâlakâi (1/71-72).
    [4]Le bétail ; 159
    [5]La famille d’Imrân ; 105
    [6]Rapporté par e-Tirmidhî (2133) et ibn Mâja (85) ; l’authenticité de ce hadîth est controversée, mais Sheïkh el Albânî a authentifié sa chaine narrative dans e-sunna d’ibn Abî ‘Âsim (406).
    [7]Il fait probablement allusion au hadîth : « Épargnez-moi les questions sur ce dont je ne vous ai pas parlé ; les générations avant vous ont péri justement en raison de leurs questions abondantes et de leur divergence sur leurs Prophètes. En revanche, si je vous ordonne une chose, alors faites-la dans la mesure du possible, et si je vous en interdis une, alors abstenez-vous-en. » [Rapporté par el Bukhârî (7288), et Muslim (1337), selon Abû Huraïra (t).]
    [8]Rapporté par e-Tirmidhî (2641) qui a fait le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et singulier. » ; un autre hadîth-témoin vient le renforcer ; il est rapporté par Mu’âwiya chez Ahmed (16937), et Abû Dâwûd (4597), avec une chaine narrative jugée bonne ; il est rapporté également par Anas ibn Mâlik chez ibn Mâja (3993), avec une chaine narrative jugée potable ; il est enfin rapporté par ‘Awf ibn Mâlik chez ibn Mâja (3992) ; ainsi, en regard de toutes ses chaines narratives, il est considéré authentique, mais sans le terme : « aujourd’hui ».
    [9]Rapporté par ibn Mâja (3993) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié sans silsila el ahâdith e-sahîha (1492).
    [10]Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans sa recension à e-sunna d’ibn Abî ‘Âsim (81).
    [11]Les femmes ; 59

  • #2


    Lettre d’ibn Taïmiya à nos frères divisés

    (Partie 2)




    « … Il est possible que la personne se fasse aimer des autres en raison de son savoir, de sa piété, ou de sa générosité (…) mais il suffit qu’elle ne se plie pas à leurs exigences pour que leur sentiment s’estompe un peu, ou qu’ils ressentent à son égard une forme de haine, ou au pire des cas qu’ils ne l’aiment plus du tout… » Ibn Taïmiya (Majmû’ el fatâwâ 10/602).




    Voir : Jâmi’ e-rasâil avec la recension de Fawz Ahmed Zamralî (2/61-107), voir également : Majmû’ el fatâwâ (24/163-177).[1]




    À titre d’exemple, la Mère des croyants ‘Âisha – qu’Allah l’agrée – contestait à ibn ‘Abbâs et bien d’autres Compagnons que Mohammed (r) ai vu Son Seigneur la nuit de l’Ascension. Elle allait jusqu’à dire : « Quiconque prétend que Mohammed a vu Son Seigneur aura gravement menti sur Allah (I). »[2] Or, la majorité des savants de la communauté rejoignent ibn ‘Abbâs, mais ils n’ont pas taxé d’innovateurs ceux qui se sont mis du côté de la fille d’Abû Bakr – qu’Allah l’agrée – en contestant la chose.




    Cette même ‘Aisha remettait vivement en cause que les Quraishites tombés à la bataille de Badr aient entendu le sermon que le Prophète (r) leur prodigua. Après les hostilités, il avait pourtant prévenu ses Compagnons une fois que les corps avaient été rassemblés : « Vous n’entendez pas mieux qu’eux ce que je suis en train de leur dire. »[3] Celle-ci n’accordait pas que les morts puissent entendre, et prétexta qu’en fait, il voulait leur faire savoir que, maintenant, ils savent que je leur disais la vérité.[4]




    Nul doute, toutefois, que les personnes mises en tombe entendent le départ du cortège.[5] En outre, il est certifié que le Prophète (r) est l’auteur des paroles : « Quand un mort, qui, dans sa tombe, reçoit le salut d’un passant qu’il connaissait de son vivant, son âme lui est rendue afin qu’il puisse le lui rendre. »[6] Etc.

    La Mère des croyants s’en fit sa propre interprétation, qu’Allah l’agréé ! Il est dit également que Mu’âwiya (t) pensait que l’Ascension du meilleur des hommes se fit seulement avait son âme.[7] Des exemples de ce genre, il y en a beaucoup d’autres.




    Nous ne parlons pas des divergences dans les lois pratiques de la religion, car là, elles sont trop nombreuses pour pouvoir les cerner. Si à chaque fois que deux musulmans qui divergent sur un point devaient ne plus se parler (hajr), il n’y aurait plus de fraternité ni d’immunité du groupe. Abû Bakr (t) et ‘Omar (t), les têtes de files de la communauté, s’opposaient sur certains points, mais avec une bonne intention.




    Après la bataille des coalisés, le Messager d’Allah (r) commanda à ses troupes : « Que personne d’entre vous ne fasse la prière du ‘asravant d’arriver à Banû Quraïzha. »[8] Malheureusement, l’heure de la prière les rattrapa en cours de route. Certains avaient compris de ses paroles qu’ils ne devaient pas faire le rituel maintenant, et le firent en retard. D’autres en avaient compris qu’ils devaient simplement se dépêcher, mais tout en priant à l’heure. Or, leur chef incontesté ne réprimanda ni les uns ni les autres. Cette histoire est rapportée par les deux recueils e-sahîh, selon ibn ‘Omar.




    Ces questions, certes, touchent aux lois pratiques, car tout ce qui n’entre pas dans les grands fondements est à mettre au compte des lois pratiques.




    Le sceau des Prophètes (r) nous apprend également : « Vous informerais-je sur une action qui est plus méritoire en degré que le jeûne, la prière, l’aumône, et la morale (ordonner le bien et interdire le mal) ?

    - Bien sûr, s’exclamèrent les compagnons !

    - Réconcilier entre deux frères, car la rupture entre deux frères rase tout sur son passage ; je ne dis pas qu’elle rase les cheveux, mais bel et bien la religion ! »[9]




    Selon un hadîth authentique : « Il n’est pas permis à tout musulman de se détourner de son frère plus de trois jours. Quand ils se rencontrent, ils se détournent l’un l’autre. Le meilleur d’entre eux est celui qui salue l’autre en premier. »[10]




    Il est vrai que selon d’autres annales authentiques, le Prophète (r) mit en quarantaine Ka’b ibn Mâlik et ses deux compagnons (y), car ils s’étaient désistés à la bataille de Tabûk. Ils affichaient ainsi la désobéissance et l’on craignit qu’ils deviennent des hypocrites. D’où la décision de les exclure du groupe (hajr) en ordonnant à tous les citoyens d’y participer. Il leur fut même enjoint de s’éloigner de leurs femmes, mais sans les divorcer. Après cinquante nuits, la révélation céleste, annonça que leur repentir avait été accepté, et elle mit fin à la sentence.[11]




    Dans ce registre, nous avons l’histoire où ‘Omar (t) ordonna aux musulmans de mettre en quarantaine Subaïgh ibn ‘Asal e-Tamîmî qui était à l’affut de Versets ambigus.[12] Au bout d’un an, comme il affichait un repentir sincère, le second Khalife leva la punition.[13] De tous ces textes et de tant d’autres se dégagea un principe que les musulmans ont appliqué au pied de la lettre. Ils punissent d’exclusion tout individu qui affiche ouvertement des signes d’égarement comme l’innovation, notamment celui qui en fait la prédication, et les grands péchés. Le hajr ne s’applique pas à celui qui fait ses péchés en cachette ou qui n’expose pas sa mauvaise croyance à condition qu’elle ne fasse pas sortir de la religion. L’exclusion est une forme de punition, dans le sens où elle concerne uniquement ceux qui affichent la débauche dans la parole et les actes.




    Quant à celui qui nous offre une bonne image de lui, nous nous contentons des apparences, et nous laissons son sort au Très-Haut. Au pire des cas, il est comparable aux hypocrites qui exhibaient une bonne apparence devant le Prophète (r). Après la bataille de Tabûk, ils étaient venus se racheter auprès de lui en jurant que seule une excuse les avait retenues de partir en guerre.




    C’est la raison pour laquelle, l’Imâm Ahmed et la plupart des grandes références avant et après lui, à l’instar de Mâlik refusaient la narration des innovateurs qui appelaient à leur croyance. Ils ne s’asseyaient pas avec eux. Cependant, ils avaient un autre comportement avec l’innovateur qui gardait le silence. Les auteurs des e-sahîh renferment un grand nombre de rapporteurs accusés d’innovation, mais ils étaient connus pour ne pas en faire la propagande. En revanche, ils mirent de côté les innovateurs prédicateurs.[14]









    Je n’aurais jamais imaginé que les choses aillent aussi loin entre vous (ils faillirent en arriver aux mains, voire plus loin ndt.), bien qu’en réalité, elles ne soient beaucoup plus simples qu’on ne se l’imagine (autre traduction possible : elles ne méritent pas d’être gonflées de cette façon)…




    Or, il incombe ici de tenir compte d’un certain nombre de comportements




    Il n’est pas permis de mettre en quarantaine tout individu qui ne se prononce pas sur cette question, quand bien même il adhérerait à l’une des deux tendances. Seul l’innovateur prédicateur est passible de cette punition, contrairement à l’innovateur discret, qui, malgré tout, est bien pire que celui dont nous parlons. À fortiori, donc, il ne mérite pas l’exclusion.

    •Il ne convient pas aux savants de mettre les autres à l’épreuve avec cette question, et d’en faire un signe distinctif entre leurs partisans et leurs adversaires. C’est le genre de comportement qu’Allah et Son Messager détestent.

    •Ils ne doivent pas non plus mêler à ces affaires les gens simples qui sont loin de ces polémiques. Cependant, si on pose la question à l’un d’entre eux, ou s’il estime que son interlocuteur est disposé à entendre ces choses, il n’y a pas de mal à ce qu’il expose ce qu’il connait sur le sujet, dans la mesure où il pense que ses paroles seront utiles…




    Personne ne doit sortir du vocabulaire des textes, bien que la divergence peut régner sur certaines nuances, ce qui en soit est inévitable, exactement comme le prédit notre Prophète (r). Tout le bien se confine dans la fidélité au chemin des pieux prédécesseurs, et le retour sans arrêt aux hadîths qu’il incombe de bien comprendre. Accrochons-nous fermement à la Corde d’Allah, veillons en permanence à tout ce qui ramène l’union et la bonne entente, et éloignons-nous de la division et de la divergence. Sauf bien sûr, sur les choses que les textes du Coran et de la sunna ont clairement ordonnées ou interdit de faire. Dans ce cas, nous nous y soumettons les yeux fermés.




    Néanmoins, parfois, la chose est ambiguë. Nous ne pouvons affirmer avec certitude que telle parole ou tel acte est passible ou non d’une punition. Dans ce cas, la punition n’a pas lieu d’être conformément au propos prophétique : « Dans le doute, renoncez aux peines ! Il vaut mieux pardonner par erreur que de punir par erreur. »[15] Rapporté par Abû Dâwûd. Surtout s’il résulte d’une telle décision de grands maux et une grande division. En sachant que les méfaits de la division sont largement plus nocifs qu’une erreur sur un point subsidiaire de la religion et provenant d’un groupe limité d’individus.




    Si quelqu’un ne sait pas où donner de la tête, il n’a qu’à implorer Son Seigneur avec la même invocation qui a été rapporté par Muslim dans son recueil e-sahîh, selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée – et dont voici les termes : « Quand le Messager d’Allah (r)se levait la nuit pour prier, il invoquait : « Ô Allah ! Seigneur de Jibrâîl, de Mikâîl, et d’Isrâfîl ! Toi qui as façonné les cieux et la terre ! Toi qui connais tout ce qui est visible et caché ! Tu tranches entre Tes serviteurs sur les divergences qui les opposent ! Montre-moi où se situe la vérité dans leur divergence ; certes, Tu guides qui tu veux sur le chemin droit ! »[16]




    J’implore Allah l’Immense, le Seigneur du Trône immense de nous faciliter les paroles et les actes qu’Il aime et qu’Il agréé ! Qu’il nous offre de suivre la voie de Son Prophète (r) que ce soit dans les apparences, mais aussi au fond de nous ! Qu’Il nous réunisse sur la vérité, qu’Il associe notre initiative à la réussite, qu’Il nous protège contre Satan, et qu’Il nous préserve du mal qui est en nous-mêmes, et dans nos actes !




    J’ai écrit cette lettre tout en veillant à rester dans les limites du bon sens. Je ne désire rien d’autre que d’apporter la réforme dans les limites du possible, et Allah est Seul garant du résultat (ou si j’y arrive, c’est uniquement grâce à Allah ndt.)…

















    [1]Cette lettre s’intéresse à la division entre traditionalistes.
    [2]Rapporté par el Bukhârî (4612), et Muslim (279).
    [3]Rapporté par el Bukhârî (3976), et Muslim (279).
    [4]Cette histoire est rapportée par el Bukhârî (3979, 3980, 3981).
    [5]Lehadîth sur le sujet est rapporté par el Bukhârî (1338), et Muslim (2870).
    [6]Rapporté par ibn ‘Abd el Barr dans el istidhkâr (1/231), selon ibn ‘Abbâs ; il n’en demeure pas moins controversé.
    [7]Voir : fath el Bârî (7/196-197).
    [8]Rapporté par el Bukhârî (946), et Muslim (1770).
    [9]Rapporté par Abû Dawûd (4119) et e-Tirmidhî qui a fait le commentaire suivant : « Hadith bon et authentique » ; voir : Sahîh el Jâmi’ (2595) ; voir également : Sahîh e-targhîb wa e-tarhîb (3/70).
    [10]Rapporté par el Bukhârî (6077), et Muslim (2560).
    [11]Les détails de cette histoire sont rapportés par el Bukhârî (4418), et Muslim (2769).
    [12]Rapporté par e-Dârimî (I/55-56).
    [13]Rapporté par e-Dârimî (I/55-56).
    [14]Cette règle est à nuancer ; voir fath el mughîth et mawqif ahl e-sunna wa el jamâ’a Mawqif ahl e-sunna wa el jamâ’a min ahl el ahwâ wa el bida’du D. Ibrahîm e-Ruhaïlî.
    [15]La première partie du hadîth est devenue une règle de fiqh, bien que les termes ne remontent pas au Prophète, mais ils viendraient plus probablement des Compagnons. En outre, sa chaine narrative est controversée.
    [16]Rapporté par Muslim (770).

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    • #3






      les mérites de reconcilier entre les musulmans :




      Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a dit : « En méditant sur les hadîthauthentiques remontant au Prophète (r)de façon certifiée dans ce domaine, tout en considération la vision des savants éclairés, on se rendra compte que les textes prophétiques orientent toujours vers la meilleure solution.




      C’est pourquoi, quand Husaïn répondit à l’appel des habitants d’Iraq qui l’invitaient dans de nombreux courriers à prendre la tête de la révolte, l’élite des savants, à l’image d’ibn ‘Omar, ibn ‘Abbâs, Abû Bakr ibn ‘Abd e-Rahmân ibn Hârith ibn Hishâm, tentèrent de l’en dissuader. Ils étaient persuadés qu’il allait y laisser la vie. Certains d’entre eux allèrent dans leurs adieux jusqu’à implore :« Nous confions ta mort à Allah ! » L’un d’entre eux l’interpella en ces termes : « Si ce n’était pas indécent, je t’aurais retenu pour t’empêcher de te rendre en Iraq. » Leur seule ambition était de le conseiller et de veiller à son intérêt, mais aussi à celui des musulmans. Allah et Son Messager ne font qu’appeler à la réforme, non au désordre. Cependant, chacun peut soit se tromper soit avoir raison par rapport à ces injonctions.




      Ainsi, en fin de compte, il s’était avéré qu’ils avaient eu raison et qu’il n’y avait aucun intérêt ni matériel ni religieux à prendre les armes. Cette initiative fut même l’occasion pour les tyrans injustes de s’en prendre au petit-fils du Messager d’Allah (r), et de le mettre à mort impunément en lui offrant ainsi le martyre.




      La révolte de Husaïn causa, en plus du grand nombre de victimes, des inconvénients terribles qui auraient pu être évités s’il était resté sagement chez lui. Il ne concrétisa aucun des avantages qu’il escompta et ne parvint pas à mettre un terme au mal. Bien au contraire, son initiative qui déboucha sur son assassinat engendra un plus grand mal, qui prenait de plus en plus le dessus sur le bien. Sa mort déclencha en effet une vague de troubles, un peu comme la mort de ‘Uthmân, et ne rapporta que de mauvais effets.




      Tous ces événements tragiques nous rappellent l’importance des recommandations prophétiques, enjoignant d’endurer la tyrannie des mauvais sultans et de renoncer à prendre les armes et à se rebeller contre eux. C’est en effet la meilleure solution tant pour la vie d’ici-bas que pour l’au-delà. Quiconque va, inconsciemment ou non, à leur encontre, ne récolte que de mauvais fruits, jamais de bons fruits.




      C’est ce qui explique les paroles du Prophète (r)faisant les éloges d’el Hasan : « Mon fils que voici est un Saïd (maître ndt.), par le biais duquel Allah va concilier entre deux grandes armées musulmanes. »[1]Au même moment, il n’a jamais vanté quelqu’un d’avoir pris les armes pour participer à des troubles ou à une révolte contre un émir en place. Il n’a jamais encouragé non plus à rompre l’obéissance à l’émir ni à se démarquer des rangs.




      Tous les hadîth prophétiques qui furent certifiés dans le recueil e-sahîh, vont dans ce sens. Nous avons notamment, d’après sahîh el Bukhârî, selon el Hasan el Basrî, j’ai entendu dire Abû Bakra (t) : « J’ai entendu dire le Prophète (r)du haut de sa chair alors qu’el Hasan se tenait avec lui, il partageait son regard entre lui et l’assemblée : « Mon fils que voici est un Saïd (maître ndt.), par le biais duquel Allah va sûrement concilier entre deux grandes armées musulmanes. » »[2] Le Prophète (r) informa que son petit fils était un « grand homme ». Par la suite, la prophétie qu’il avait annoncée se réalisa, l’année où el Hasan réconcilia par son initiative entre les membres de la Nation.




      Ainsi, Allah et Son Messager aiment la réconciliation entre deux factions rivales, et cette initiative fut considérée comme l’un des fastes les plus mémorables à son actif, et dont son grand-père (r) vanta les vertus. S’il avait été enjoint, voire recommandé de participer à ces guerres intestines qui déchiraient les musulmans, le Prophète (r)n’aurait jamais fait les éloges de quelqu’un qui s’y désiste. C’est ce qui explique pourquoi, il n’a jamais rendu hommage à ceux qui se mêlèrent aux événements d’el Jamalou de Siffîn, et encore moins aux habitants de Médine, qui furent entrainés à la bataille d’el Harra. Il n’a jamais salué non plus le siège de La Mecque contre ibn e-Zubaïr, ni la révolte d’ibn el Ash’ath, d’ibn el Muhallib, etc.

      Cependant, il est communément transmis qu’il (r) encouragea à tuer les kharijitesmâriqûn (qui sortent de la religion ndt.) que le Prince des croyants ‘Alî passa au fil de l’épée à Nahrawân, après qu’ils aient pris refuge à Harûraen vue d’une insurrection. Les annales prophétiques qui enjoignent à combattre ces gens-là sont largement répandues.[3]‘Alî (t)lui-même éprouva une joie immense à l’idée d’en avoir décousu avec eux. Il rapporta notamment le hadîthappuyant sa campagne. Les Compagnons, mais aussi les grandes références après eux, sont unanimes à voir le combat contre les kharijites. Ils n’ont jamais mis sur le même pied d’égalité leur répression et les événements d’el Jamal, de Siffîn, etc. qui ne reçurent l’aval ni des textes ni du consensus. Ceux-là mêmes qui y furent entrainés parmi les plus grands n’étaient pas fiers d’eux, et finirent même par regretter amèrement leur action…




      El Hasan n’arrêtait pas de conseiller à son père et à son frère de renoncer aux armes. Et, quand il eut les choses en main, il mit un terme au combat et réconcilia, grâce à Dieu, entre deux grandes factions rivales. ‘Alî se rendit compte, en fin de compte, qu’il aurait mieux valu éviter les conflits armés tant les inconvénients à s’y mêler étaient prépondérants aux avantages. El Husaïn également, qui connut le martyre à travers une mort injuste, renonça à son projet de prendre le pouvoir. Il fit la requête soit de retourner sur ses terres, soit d’être envoyé au front (pour garder les frontières)soit auprès de Yazîd, qui était, à cette époque, à la tête des musulmans.

      On peut toujours avancer qu’Alî et son fils renoncèrent à leur projet, tout simplement, car ils n’avaient pas les moyens d’aller au bout ; ils n’avaient pas, en effet, suffisamment d’alliés de leur côté. Ils avaient conscience que beaucoup de sang aurait été versé sans parvenir à l’intérêt escompté.

      Ce à quoi nous répondons : c’est exactement la sagesse dont le Législateur tint compte en interdisant de sortir l’épée contre l’émir, et en encourageant à ne pas participer aux troubles. Peu importe que l’on sorte au nom de la morale (ordonner le bien et interdire le mal), comme ce fut le cas pour les partisans d’el Harra, et Daïrel Jamâjimqui se soulevèrent contre Yazîd, el Hajjâj, etc. On n’enlève pas un mal par un plus grand mal, ce qui en soi est un mal, de la même façon, on ne recherche pas un bien, en passant par un mal plus grand que l’intérêt escompté à travers ce bien, ce qui en soi est également un mal…»[4]




      El Hasan et el Husaïn




      Voici en complément à ce sujet, une analyse subtile de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya sur les deux enfants de ‘Âli (t) : « Les ancêtres du Mahdî remontent à el Hasan non à el Husaïn, car ces derniers ressemblent sous certains aspects aux deux enfants d’Ibrahim bien qu’ils ne soient pas des prophètes. Pour les protéger, le Prophète (r)invoquait Allah en ces termes : « Je vous place sous la protection des Paroles Parfaites d’Allah contre toute insufflation des démons et tout mauvais œil. »[5]Il disait à ce sujet qu’Ibrahim protégeait Ismâ’îl et Ishâq de cette façon.[6]Ismâ’îl était le plus grand et le plus sage des deux garçons. C’est pourquoi, le Prophète a proclamé du haut de sa chair alors qu’el Hasan se tenait avec lui : « Mon fils que voici est un Saïd (maître ndt.), par le biais duquel Allah va concilier entre deux grandes armées musulmanes. »[7]La plupart des prophètes provenaient de la descendance d’Ishâq, et de la même façon la plupart des Imams sont de la descendance de Husaïn. Or, le sceau (ou le dernier) des prophètes dont la religion s’est répandue sur toute la surface de la Terre est de la descendance d’Ismâ’îl, il convenait ainsi que le Mahdî, ce Khalife bien guidé qui sera le dernier des Khalifes soit de la descendance de Hasan. »[8]






      [1]Rapporté par el Bukhârî (2704, 3629, 3746, 7109), selon Abû Bakra.
      [2]Rapporté par el Bukhârî (2704, 3629, 3746, 7109), selon Abû Bakra.
      [3]Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a fait savoir en commentaire à une annale de l’Imâm Ahmed : « Ces hadith sont rapportés par Muslim dans son recueil e-sahîh, Bukhârî en a aussi rapporté quelques-uns. » [Voir : Majmû’ el fatâwâ (3/279).]
      [4]Voir : Minhâj e-sunna (4/527-543).
      [5]Rapporté par el Bukhârî (3371), selon ibn ‘Abbâs.
      [6]C’est un passage du Hadith précédent.
      [7]Rapporté par el Bukhârî (2704, 3629, 3746, 7109), selon Abû Bakra.
      [8]Voir : Jâmi’ el Masâil de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya qui propose certaines Fatwas inédites (4/99).

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