Le Djihad et le meurtre des innocents
(Partie 1)
(Partie 1)
Voir : Attentat-suicide ; Crime ou martyre du Sheïkh Abd el Mâlik Ramadhânî
Louange à Allah le Seigneur de l’univers ! J’atteste qu’il n’y a d’autre dieu (digne d’être adoré) en dehors d’Allah, l’allié des vertueux, et j’atteste que Mohammed est le sceau des prophètes et messagers ! Que les Prières, la Bénédiction et le Salut d’Allah soient sur lui, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !
Introduction
[Qui est meilleur : celui qui bâtit son édifice sur la crainte et la satisfaction d’Allah ou bien celui qui l’édifie sur les bords vacillant d’un précipice s’écroulant sous ses pieds pour le jeter dans l’enfer de la Géhenne ? Allah, certes, ne guide point le peuple injuste].[1]
Le Prophète (r) a dit : « Allah frappe d’humiliation et d’avilissement quiconque contrevient à mes commandements ! »[2]
Allah (I) révèle : [Nous avons fait d’eux des modèles qui appellent au feu][3] ; [Eux vous appellent à l’Enfer, tandis qu’Allah vous invite au Paradis].[4] Ainsi, la prédication peut emmener en Enfer, qu’Allah nous en préserve, quand on entraine les hommes sur les sentiers de la perdition. Le Prophète (r) met en garde : « … Et celui qui appelle à l’égarement portera le fardeau de son péché et celui de ceux qui l’auront suivi sans que le leur ne soit diminué en rien. »[5]
Les vertus et les lois du djihad
Le djihâd sur le sentier d’Allah est l’une des œuvres les plus pieuses qui soient. De nombreux textes du Coran et de la sunna l’enjoignent, l’encouragent et vantent ses vertus. Ils sont tellement nombreux que, selon certains savants, il faudrait, pour tous les recenser, y consacrer un tome entier.
• Nous avons notamment le hadîth : « Partir le matin ou revenir le soir sur le sentier d’Allah vaut mieux que la terre et toutes ses richesses. »[6]
• Selon Abî ‘Abs el Hârithî (t), j’ai entendu dire le Prophète (r) : « Allah interdit à l’Enfer les deux pieds qui ont foulé la poussière sur son sentier. »[7]
• Selon ibn Abî Awfâ, le Messager d’Allah (r) a dit : « Sachez que le Paradis est à l’ombre des épées. »[8]
• D’après el Bukhârî et Muslim, selon Sahl ibn Sahd, le Messager d’Allah (r) affirme également : « Faire la sentinelle sur le sentier d’Allah vaut mieux que la terre et toutes ses richesses ; la place du fouet de l’un d’entre vous au Paradis vaut mieux que la terre et toutes ses richesses ; partir le matin ou revenir le soir sur le sentier d’Allah vaut mieux que la terre et toutes ses richesses. »[9]
Par ailleurs, de nombreux Versets imposent le djihâd, dont : [Ô Prophète, combat les infidèles et les hypocrites, et sois dur avec eux ; ils auront pour demeure la Géhenne, une bien mauvaise destinée !][10] ; [Partez au combat, que vous soyez lourds ou légers, et engagez vos biens et vos personnes sur le sentier d’Allah ; cela vaut mieux pour vous, si vous en aviez vraiment conscience].[11]
Le Coran va jusqu’à privilégier les moudjahiddines aux autres croyants : [Les croyants qui sont restés chez eux sans souffrir d’aucun handicap ne sont pas comparables à ceux qui engagent sur le sentier d’Allah leurs biens et leurs personnes ; Allah donne la préférence à ceux qui engagent sur le sentier d’Allah leurs biens et leurs personnes sur les autres ; s’Il a promis une belle récompense à tous, les combattants seront largement favorisés sur les croyants restés chez eux • Il les élève en degré et leur accorde pardon et miséricorde, Il était certes Absoluteur et Tout-Miséricordieux],[12] etc.
Autant d’attention démontre que le djihâd rapporte des avantages énormes pour la religion, mais aussi pour la vie profane. D’un point de vue religieux, il contribue à élever, à faire triompher, et à répandre la Parole d’Allah sur terre, conformément aux injonctions divines. En même temps, il veille à la défense de la religion et de ses adeptes contre toute menace extérieure. Il protège les frontières, les richesses et les personnes.
Les savants disent que le djihâd relève de l’obligation individuelle et incombe à tout musulman ayant toutes ses capacités dans trois situations :
Primo : quand les armées musulmanes engagent les hostilités contre l’ennemi, il incombe à tous les soldats d’y participer, conformément au Verset : [Ô Croyants, quand vous faites face à l’ennemi, répondez présent, et multipliez l’évocation d’Allah ; ainsi dépend votre succès][13] ; [Ô Croyants, quand vous êtes face à une armée d’infidèles, ne lui tournez pas le dos].[14] Par ailleurs, le Prophète (r) compte parmi les sept péchés « capitaux » le fait de fuir le champ de bataille.
Secundo : quand l’ennemi est aux portes du pays, il incombe à tous les habitants de défendre ses frontières.
Tercio : quand le Chef des armées lance un appel au combat, il n’incombe à aucun appelé de se désister : [Ô Croyants, quand vous entendez l’appel à la guerre sur le sentier d’Allah, qu’avez-vous à restez clouer sur vos terres ?][15] Un hadîth nous apprend également : « Quand on vous appelle à la guerre, répondez présent ! »[16]
Le djihâd doit être mu par une intention sincère à Dieu, et être conforme au Coran et à la sunna, au même titre que n’importe quel acte d’adoration.
Il incombe notamment de se placer sous l’étendard et l’autorité du gouverneur musulman en place. L’armée doit suffisamment être équipée en hommes et en matériels militaires. La phase de préparation des forces est indispensable, en mettant l’accent sur la préparation spirituelle qui passe notamment par la réforme du crédo et des pratiques religieuses, etc.[17]
Djihad ne veut pas dire anarchie
En parlant du djihâd, Sheïkh Sâlih el Fawzân souligne : « En revanche, s’il est guidé par des tares comme l’anarchie, l’ignorance, et le manque de clairvoyance, il n’engendre que la désillusion pour la nation. Ce genre de mésaventure coûte très cher aux musulmans exposés aux terribles représailles d’un ennemi bien plus puissant, et qui fait régner la mort, la déportation et la dévastation, wa lâ hawlâ wa lâ quwwata illâ bi Allah (Rien ne peut être accompli ni changé sans Sa Volonté ndt. !). Ils donnent le nom de djihâd à leurs frasques, qui ni ne remplissent les conditions ni ne regroupent tous ses éléments fondamentaux pour acquérir une quelconque légitimité. Nous avons plus à faire à des agressions fortement condamnées par l’Islam. »[18]
Les dispositions du djihad sont flexibles et varient d’une conjoncture à une autre
Ibn Taïmiya établit à ce sujet : « Les croyants qui se trouvent en état de faiblesse dans un endroit ou une période quelconque, mettent en pratiquent le Verset enjoignant à la patience, à la clémence et au pardon face aux nuisances dont Allah et Son Messager font l’objet de la part des païens, des Juifs et des chrétiens. En revanche, en temps de force, ils appliquent les Versets enjoignant de combattre les têtes de files de la mécréance qui dénigrent la religion, et de, par la force des armes, frapper les gens du Livre d’un tribut en gage de leur soumission. »[19]
Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/
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[1] Le repentir ; 109
[2] Rapporté par Ahmed (2/50), et ibn Abî Shaïba (5/322), avec une chaine narrative jugée « bonne ».
[3] Les récits ; 41
[4] La vache ; 221
[5] Rapporté par Muslim (6901).
[6] Rapporté par el Bukhârî (2792) et Muslim (4907).
[7] Rapporté par el Bukhârî (907).
[8] Rapporté par el Bukhârî (2818) et Muslim (4563).
[9] Rapporté par el Bukhârî (2792) et Muslim (4907).
[10] Le repentir ; 73
[11] Le repentir ; 41
[12] Les femmes ; 95-96
[13] Le butin ; 45
[14] Le butin ; 15
[15] Le repentir ; 38
[16] Rapporté par el Bukhârî (2783) et Muslim (3281).
[17] Fatwâ du Muftî d’Arabie Saoudite Sheïkh ‘Abd el ‘Azîz Âl e-Sheïkh ; voir : el fatâwâ e-shar’iya de Mohammed el Husaïn (p. 166).
Remarque : La preuve que les opérations militaires sont chapeautées par le gouverneur suprême est issue du Coran, à travers le Verset : [N’as-tu pas vu les notables parmi les enfants d’Israël qui vinrent après Moussa, lorsqu’ils dirent à l’un de leurs prophètes : « Envoie-nous un roi afin que nous combattions sur le sentier d’Allah. » Il dit : « Et s’il vous est prescrit la guerre et que vous renonciez à combattre ! »] [La vache ; 246]. Si la présence du roi n’était pas une condition indispensable, leur interlocuteur aurait rétorqué : « Ha, parce que vous combattez qu’en présence d’un roi ! » Gardons à l’esprit qu’il s’agissait d’un djihâd défensif. La suite du Verset reprenant la réplique des Juifs est très expressive : [Ils répondirent : « Qu’aurions-nous à ne pas combattre alors que nous fûmes arrachés à nos maisons et à nos enfants ? »] [La vache ; 246].
Un hadîth entérine les dispositions de cette législation antérieure. Il est rapporté par el Bukhârî et Muslim, et fait dire au Prophète, selon Abû Huraïra : « L’émir est un rempart qui dirige les armées, et qui protège les intérêts musulmans. S’il enjoint à la piété, et est enclin à la justice, il en sera récompensé, et s’il enjoint autre chose, il en supportera le fardeau. » [Rapporté par el Bukhârî (2957) et Muslim (4800).]
[18] El djihâd : anwâ’uhu wa ahkâmuhu (p. 24).
[19] Majmû’ el fatâwâ (2/414).
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