إعـــــــلان

تقليص
لا يوجد إعلان حتى الآن.

Djihad légal vs djihad hérétique

تقليص
X
 
  • تصفية - فلترة
  • الوقت
  • عرض
إلغاء تحديد الكل
مشاركات جديدة

  • Djihad légal vs djihad hérétique





    Djihad légal vs djihad hérétique
    (Partie 1)


    Voir : Attentat-suicide ; Crime ou martyre du Sheïkh Abd el Mâlik Ramadhânî


    Louange à Allah le Seigneur de l’univers ! J’atteste qu’il n’y a d’autre dieu (digne d’être adoré) en dehors d’Allah, l’allié des vertueux, et j’atteste que Mohammed est le sceau des prophètes et messagers ! Que les Prières, la Bénédiction et le Salut d’Allah soient sur lui, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !


    Les vertus du djihad


    Le djihad est un sujet qui remue les passions aujourd’hui, et ce n’est pas étonnant au vu des agressions et des persécutions qui s’abattent quotidiennement sur les musulmans. La « guerre sainte » est noble en soi et rapporte une récompense énorme quand l’objectif est sain, et motivé par la seule volonté de plaire au Visage d’Allah prévient le Coran : [Allah a acheté les âmes des croyants et leurs richesses en échange du Paradis, s’ils tuent et se font tuer sur Son sentier ; Il en a fait la promesse en toute vérité dans la Thora, l’Évangile et le Coran ; personne n’est aussi prompt à tenir sa promesse, alors réjouissez-vous de ce troc que vous avez contracté, car vous avez là un succès immense].[1]


    Ibn Nahhâs propose une analyse extraordinaire de ce Verset. Qu’on en juge : « On reconnait la valeur d’une marchandise à trois choses :
    • À la valeur de l’acheteur, car, en temps normal, il est improbable que quelqu’un de haut rang se rabaisse à acheter par lui-même de viles marchandises, et il ne convient pas de dire qu’il en est l’acquéreur.
    • À la valeur de celui qui recommande la marchandise, car un courtier digne de ce nom ne fait jamais l’intermédiaire pour des choses qui n’en valent pas la peine.
    • Au prix à payer, car on ne brave pas tous les dangers pour des choses insignifiantes.

    Comparons alors avec les âmes des guerriers et des martyrs dont le noble acheteur n’est autre que le Très-Haut et qui fait la transaction de la plus précieuse de Ses créations, le Paradis ; ce Paradis dont l’acquisition offre le meilleur des voisinages, celui du Seigneur de l’univers. Sans compter que les bénéficiaires de cette transaction ne partagent ce gracieux privilège avec personne. »[2]


    Ibn el Qaïyim fait presque le même constat dans un passage qu’il conclut par ces mots : « Le Paradis est la marchandise du Seigneur de la terre et des cieux et dont Il fait la transaction ; son prix est la vision béatifiante de Son Visage majestueux là où on pourra écouter Ses Paroles ; le courtier qui prend en main le négoce n’est autre que Son Messager. Comment peut-on dès lors négliger et laisser passer une marchandise aussi alléchante ? Ou, comment peut-on l’échanger contre un prix vil là où la vie éphémère est vouée à l’extinction ? Quelle perte et quel gâchis ! On se rendra compte des dégâts de cette grossière supercherie, le jour des règlements de comptes, quand la balance des pieux sera lourde et que celle des incrédules sera légère. »[3]


    D’après el Bukhârî et Muslim, selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah (r) a dit : « Allah garantit à Son serviteur qui part en campagne sur Son sentier : « S’il est parti en guerre sur Mon sentier alors qu’il a foi en Moi et à Mes messagers, Je me porte garant de le faire entrer au Paradis ou de le ramener chez lui d’où il est parti, en lui offrant soit la récompense soit le butin. » Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! S’il est touché sur le sentier d’Allah, il ressuscitera le jour du jugement dernier en baignant dans sa blessure, comme à ses premiers instants. Elle aura la couleur du sang, mais l’odeur du musc.
    Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! Si ce n’était la crainte de faire peser un fardeau aux musulmans, je ne manquerais jamais à l’appel d’une expédition sur le sentier d’Allah. Néanmoins, je n’ai pas les moyens de les emmener. Eux-mêmes n’ont pas les moyens de venir, et il leur serait très pénible que je parte en les laissant derrière moi.
    Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! J’aimerais me faire tuer sur le sentier d’Allah, et ressusciter ensuite pour me faire tuer à nouveau sur Son sentier, et ressusciter encore pour me faire tuer encore sur Son sentier. »[4]


    Quoi qu’il en soit, les vertus du djihâd sont innombrables, et les textes qui en parlent sont facilement retrouvables et connus de tous. Ils abordent un noble domaine de la religion, et c’est ce qui explique pourquoi par le passé, il était l’apanage des gens nobles et pieux.


    Ibn el Qaïyim – qu’Allah lui fasse miséricorde – nous offre des perles dont il a le secret : « Leçon précieuse : Allah (I) révèle : [Ceux qui redoublent d’efforts pour Notre cause, Nous allons les guider sur Nos sentiers][5] ; Le très-Haut fait un parallèle entre partir en guerre et suivre la bonne voie ; les hommes les mieux guidés sont ceux qui s’investissent le plus dans le djihâd, en sachant que le djihâd prioritaire commence par un effort sur soi dans un combat incessant contre les passions, Satan, et les épreuves de la vie. En affrontant ces quatre ennemis pour la cause d’Allah, on sera guidé en retour vers les sentiers de Son Agrément qui mènent droit au Paradis. À l’inverse, moins on fait d’effort dans ce sens, et moins on est guidé sur le droit chemin. El Junaïd le dit lui-même :
    « Ceux qui luttent pour Notre cause contre leur penchant à travers le repentir, Nous allons les guider sur les sentiers de la sincérité exclusive à Dieu. »
    Ainsi, on ne peut venir à bout de l’ennemi apparent sans triompher de ses ennemis cachés ; quand on a le dessus sur les seconds, on a le dessus sur les premiers, et le contraire est aussi vrai, soit que si c’est les seconds qui prennent le dessus, alors il faut s’attendre au péril entre les mains des premiers. »[6]


    Le djihâd est un devoir moral qui incombe à tous


    Il incombe à chaque musulman de penser au djihâd, peu importe qu’Allah lui en donne l’opportunité ou non dans un avenir plus ou moins proche, car le triomphe collectif est tributaire de ce sentiment individuel. Ainsi, la notion d’effort est constamment présente ; si le groupe n’est pas capable de faire le djihâd par les armes, il peut se replier sur le djihâd par la langue en se concentrant sur la prédication, ou, sinon, il lui reste le djihâd avec le cœur.


    « Le djihâd, souligne ibn Taïmiya, bien qu’il relève de l’obligation collective, s’adresse initialement à tous les croyants. Ils sont tenus de croire à son caractère obligatoire, et d’avoir la ferme intention de répondre à son appel, le cas échéant. C’est pourquoi, le Prophète (r) prescrit : « Quand on vient à mourir sans n’être jamais parti au combat, ou sans jamais n’y avoir pensé, on meurt entaché d’hypocrisie. » Rapporté par Muslim. Il nous informe qu’on est entaché d’hypocrisie quand il laisse indifférent. Par ailleurs, le djihâd est un nom générique qui regroupe plusieurs types d’efforts ; il est donc imposé au musulman de répondre à au moins l’un d’entre eux. »[7]


    Ailleurs, il renchérit : « Allah (I) éprouve les croyants en leur demandant de sacrifier leur vie au combat pour Sa cause et par amour envers Son Messager. Deux destins s’imposent à eux : le martyre s’ils viennent à mourir ou la victoire s’ils reviennent vivants, exactement comme le souligne le Verset : [Dis-leur : que pouvez-vous prévoir d’autre pour nous si ce n’est que l’un des deux heureux évènements].[8] »[9]


    Par : Karim Zentici
    http://mizab.over-blog.com/

    [1] Le repentir ; 111

    [2] Mashâri’ el ashwâq ilâ masâri’ el ‘ushshâq (2/842).

    [3] Risâla ibn el Qaïyim ilâ ahad ikhwânihi (p. 32).

    [4] Rapporté par el Bukhârî (36) et Muslim (1876).

    [5] L’araignée ; 69

    [6] El fawâid (p. 109).

    [7] Majmû’ el fatâwa (7/16).

    [8] Le repentir ; 52

    [9] Qâ’ida fî el inghimâs fî el ‘aduww (p. 36).

  • #2




    Djihad légal vs djihad hérétique
    (Partie 2)


    Voir : Attentat-suicide ; Crime ou martyre du Sheïkh Abd el Mâlik Ramadhânî


    La mort sur le champ de bataille offre-t-elle systématiquement le martyr ?


    Nul doute que tomber au champ d’honneur est digne des plus belles morts, et confère, en principe, les plus hauts degrés du Paradis. Allah (I) révèle : [Ne pense pas que ceux qui sont tués sur le sentier d’Allah sont morts, ils sont plutôt vivants auprès de leur Seigneur qui les comble de Ses faveurs].[1]


    D’après Ahmed, avec une chaine narrative jugée bonne, selon ibn Mas’ûd, le Prophète (r) déclare : « Notre Seigneur Tout-Puissant s’étonne de deux hommes : l’un s’est arraché à son lit chaleureux, et à sa tendre famille pour se rendre à la prière. Notre Seigneur s’exclame alors : « Mes anges, voyez Mon serviteur qui s’est arraché à son lit chaleureux, et à sa tendre famille pour se rendre à la prière juste pour gagner Mes faveurs et s’épargner Ma Colère ! »
    L’autre, s’est joint à une expédition sur le sentier d’Allah (U) qui, au terme d’une cuisante défaite, battit retraite. Mais, il se rappela les préjudices terribles que sa fuite lui faisait encourir, et l’intérêt immense qu’il avait à revenir sur ses pas, et à affronter l’ennemi. Il fit le second choix et sacrifia son sang. Notre Seigneur s’exclame alors : « Mes anges, voyez Mon serviteur qui est revenu sur ses pas et a foncé sur l’ennemi jusqu’à sacrifier son sang, pour gagner Mes faveurs et s’épargner Ma Colère ! »[2]


    Or, Seul Allah peut savoir qui mérite le martyre, étant donné que personne en dehors de Lui ne connait les véritables intentions des uns et des autres : [Les croyants combattent sur le sentier d’Allah, tandis que les mécréants combattent sur le sentier du tâghût].[3] De la même façon que personne ne peut être formel qu’un tel ira au Paradis ou en Enfer en dehors de ceux qui ont été nommément cités par la révélation du Coran et de la sunna. Seul Allah (U) est à même de sonder les cœurs (de connaitre la religion de chacun), et de percer les mystères de l’inconnu, dont font partie l’Enfer et le Paradis : [Dis : est-ce que vous apprendriez à Allah quelle est votre foi, alors qu’Il connait tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre, et qu’Il connait toute chose ?][4]


    Le Prophète (r), pour sa part, corrigeait ses Compagnons s’il entendait l’un d’eux promettre un tel au Paradis ou à l’Enfer. Selon ‘Âisha, la Mère des croyants : « Un jour que le Messager d’Allah (r) fut invité à l’enterrement d’un enfant parmi les ansâr (auxiliaires médinois ndt.), je lui fis la remarque : « Messager d’Allah, un bienheureux enfant qui compte parmi les moineaux du Paradis, car il ignorait le mal et était incapable de le commettre !
    • Et s’il en était autrement, ‘Âisha ? Allah a destiné certaines de Ses créatures au Paradis, alors qu’elles étaient encore dans la semence de leurs géniteurs, et Allah a destiné certaines de Ses créatures à l’Enfer, alors qu’elles étaient encore dans la semence de leurs géniteurs. »[5]

    Si le meilleur des hommes (r) a mal apprécié qu’on envoie au Paradis un enfant pourtant innocent, alors à fortiori, il n’est pas pertinent de le faire en faveur de gens responsables et décédés des siècles plus tard. Il est permis dans l’absolu d’assurer une place dans les jardins de l’Éden aux enfants nés de famille musulmane, car ils suivent leurs parents ; mais, en même temps, on ne sait pas si ces derniers ont gardé la foi jusqu’à leur dernier souffle. En cela, on ne peut garantir le bonheur éternel à un tel en particulier mort en bas âge.[6]


    On ne peut attester qu’un tel est un martyr


    Les textes qui traitent du martyre ont une portée générale et embrassent tout croyant mort pour la cause de Dieu. En revanche, il faut s’épargner des formules du genre « martyr un tel », car, seule la révélation est à même de conférer ce genre de statut, comme nous l’avons vu. Nous pouvons toujours souhaiter le martyre à quelqu’un ayant perdu la vie lors d’un affrontement dont la cause est légitime. Nous disons légitime, car tout acte de la religion doit satisfaire deux critères immuables, et le djihâd ne fait pas exception à la règle :
    1. L’intention sincère et exclusive au Seigneur ; nous nous attachons ici aux motivations ayant poussé à agir.
    2. La conformité à la sunna en veillant à épurer son action de toute hérésie, mais aussi des péchés.



    Un hadîth corrobore ce principe appliqué au djihâd. Selon Mu’âdh ibn Jabal, en effet, le Messager d’Allah (r) a dit : « Il y a deux sortes d’expédition : pour l’une, on est motivé par le Visage d’Allah, on fait obéissance à l’émir, on sacrifie ses biens les plus précieux, on est au service de son compagnon de route, et on ne sème pas la corruption sur terre. En échange, on est récompensé [pour tous ses faits et gestes,] pendant son sommeil et ses moments de vigilance.
    Pour l’autre, on est motivé par les honneurs, la réputation et l’ostentation, on désobéit à l’émir et on sème la corruption sur terre. En échange, on revient les mains vides. »[7]


    « on est motivé par le Visage d’Allah » : démontre le premier critère qui a pour antonyme : « on est motivé par les honneurs, la réputation et l’ostentation ».


    « on fait obéissance à l’émir » : démontre le second critère conformément au hadîth : « Obéir à mon émir revient à m’obéir et lui désobéir revient à me désobéir. »[8] Il a pour antonyme : « on désobéit à l’émir »


    Ibn Taïmiya – qu’Allah lui fasse miséricorde – opère la distinction entre le vrai et le faux djihâd sur la base de ces deux critères : « La différence entre les deux, fait-il remarquer, se situe au niveau de l’intention et de la fidélité à la religion. »[9] Puis, il s’inspire du hadîth ci-dessus pour appuyer ses paroles.


    Cette compréhension perspicace n’était pas inconnue des pieux prédécesseurs. Ils en faisaient même leur ligne de conduite. Leurs paroles et leurs actes étaient dictés par les textes scripturaires de l’Islam. Ils ne faisaient rien sans s’y référer. Hudhaïfa (t) l’avait bien compris, le jour où il testa Abû Mûsâ (t) en ces termes : « Que penses-tu d’un homme qui est parti au combat l’épée à la main, avec le désir ardent de plaire au Visage d’Allah, le vois-tu au Paradis ?
    • Oui !
    • Non, mais un homme qui est parti au combat l’épée à la main, avec le désir ardent de plaire au Visage d’Allah, et qui, ensuite se règle sur la Volonté d’Allah avant de se faire tuer ! Là, oui, il ira au Paradis. »[10]



    « et qui, ensuite se règle sur la Volonté d’Allah » : autrement dit, en s’alignant sur la tradition prophétique, il aura fait un vrai djihâd. Ibn Masû’d met un peu plus en lumière cette notion en disant : « Est-ce qu’il s’est battu selon la tradition ou bien selon l’innovation ? » El Hasan commente : « Ces gens-là ont combattu à l’épée selon l’innovation. »[11]


    Selon une version rapportée par ‘Abd e-Razzâq, Abû ‘Ubaïda ibn Hudhaïfa raconte : « Un homme se présenta chez Abû Mûsâ el Ash’arî alors qu’il était en compagnie de Hudhaïfa. Il demanda : « Que penses-tu d’un homme qui combat à l’épée jusqu’à la mort, le vois-tu au Paradis ?
    • Abû Mûsâ : Oui !
    • Hudhaïfa interpellant Abû Mûsâ : Attends, repose-lui la question et fais bien attention à ses paroles !
    • Abû Mûsâ s’adressant à l’homme : Qu’est-ce que tu as dit ? L’homme répéta la même chose et Abû Mûsâ lui répondit de la même façon.
    • Hudhaïfa qui réitère son propos à Abû Mûsâ : Repose-lui la question et fais bien attention à ses paroles !
    • Abû Mûsâ : Qu’est-ce que tu as dit ? L’homme répéta la même chose et à Abû Mûsâ de répondre : Je n’ai rien de plus à dire.
    • Hudhaïfa : En faisant telle et telle chose, on va droit en Enfer. En revanche, s’il prend son épée sur le sentier d’Allah, en restant conforme à la vérité, il ira au Paradis.
    • Abû Mûsâ : c’est exactement cela ! »[12]



    Sur quelle base évalue-t-on les actes des hommes ?


    Cette annale attire notre attention sur un point extraordinaire et qui touche aux critères légitimes permettant au musulman perspicace et sincère d’évaluer les actes des hommes ; la sincérité exclusive à Allah et la conformité à la tradition de Son Messager. Ce sont là les deux conditions sine qua non d’acceptation des œuvres. Une version d’ibn Wadhdhâh apporte un supplément d’information qui lève davantage le voile sur ce grand fondement. Elle nous apprend que Hudhaïfa (t) va plus loin en parlant de celui qui, dans son combat, n’est pas conforme à la sunna : « Par Celui qui détient mon âme entre Ses mains, jure-t-il, il y en aura beaucoup plus en Enfer que celui à qui tu fais allusion dans ta question ! »


    Cette anecdote illustre le véritable regard que les Compagnons portaient sur le djihâd. Il ne reflète absolument pas le discours enflammé des apprentis va-en-guerre qui, du haut de leur chaire, jouent sur la corde de l’émotion ; en même temps, ils ferment les yeux sur les déviances en vogue sous prétexte que leurs tenants sont animés par les meilleures intentions. L’entourage du Bien-aimé gardait toujours entre les yeux les deux paramètres de validité des actes dont nous avons parlé plus haut. Il démontre avec force avec quelle facilité, il pénétrait les intentions du Législateur, le message profond de la religion, et les grands principes qui en découlent. Fort de son objectivité, il ne se laissait pas envahir par les sentiments, et ne se prêtait à aucune complaisance envers les théories subversives visant à renverser les tyrans en place, pensent-elles !


    Il ne se laissait pas déstabiliser par le zèle d’une « jeunesse activiste » en quête de sa « renaissance » et qui pointe un doigt accusateur sur les prétendus « prêtres » à la solde du sultan. Il refusait ce chantage en lui disant la vérité en face, car il avait conscience qu’il était impossible de plaire à tout le monde, et que l’essentiel était de plaire à Dieu !


    Le Très-Haut a dit : [Ils vous jurent devant Dieu pour vous contenter, mais ils feraient mieux de contenter Allah et Son Messager].[13]




    Par : Karim Zentici
    http://mizab.over-blog.com/

    [1] La famille d’Imrân ; 169

    [2] Rapporté par Ahmed (3949).

    [3] Les femmes ; 76

    [4] Les appartements ; 16

    [5] Rapporté par Muslim (6862).

    [6] Voir : badâi’ el fawâid (3/1096), et tahdhîb e-sunan en annotation à ‘awn el ma’bûd (12/319) tout deux d’ibn el Qaïyim.

    [7] Rapporté par Abû Dâwûd (2515), et Nasâî (3188) ; en annotation à ces deux recueils, Sheïkh el Albânî l’a jugé « bon ».

    [8] Rapporté par el Bukhârî (6718) et Muslim (4775).

    [9] Qâ’ida fî el inghimâs fî el ‘aduww (p. 22).

    [10] Rapporté par Sa’îd ibn Mansûr (2546), avec une chaine narrative authentique.

    [11] El bida’ wa e-nahi ‘anhâ d’ibn Wadhdhâh (p. 81).

    [12] Rapporté par ‘Abd e-Razzâq (5/267).

    [13] Le repentir ; 62

    تعليق


    • #3
      Djihad légal vs djihad hérétique
      (Partie 3)


      Voir : Attentat-suicide ; Crime ou martyre du Sheïkh Abd el Mâlik Ramadhânî


      Le djihâd sunnî et le djihâd bid’î


      Les savants font la distinction entre le djihâd légitime (sunnî) et le djihâd illégitime (bid’î). À ce propos, je suis tombé sur une parole extraordinaire d’un érudit mujtahid, dont peu de femmes peuvent se vanter d’avoir mis au monde un tel phénomène, un vrai signe de Dieu, et qui n’est autre que le grand ibn Taïmiya. Voici le passage en question :
      « Dans de multiples endroits, les textes du Coran et de la sunna ordonnent et vantent les vertus du djihâd. Néanmoins, il incombe de distinguer entre le djihâd légal qui fut légitimé par Allah et Son Messager, et le djihâd hérétique qui est fomenté par des égarés soumis à l’étendard de Satan. Ces derniers sont pourtant convaincus qu’ils brandissent l’étendard de la religion. Dans cet ensemble, nous pouvons compter les innovateurs, à l’instar des kharijites s’attaquant aux musulmans comptant des hommes bien plus fidèles à Allah et à Son Messager qu’eux, avec à leurs têtes les précurseurs et leurs fidèles successeurs qui perpétueront leur tradition jusqu’à la fin du monde. Ces rebelles avaient bien combattu l’armée d‘Alî, et plus encore l’armée de Mu’âwiya.


      D’après un hadîth authentique, selon Abû Sa’îd, le Prophète (r) prédit en parlant des kharijites : « Un groupe dissident va se rebeller à la suite d’un conflit entre musulmans. Le camp qui sera le plus proche de la vérité se chargera de les réprimer. »[1] Ce camp en question fut celui d’Alî qui était plus proche de la vérité que celui de Mu’âwiya. Ces fameux rebelles prétendaient qu’ils faisaient le djihâd sur le sentier d’Allah contre les ennemis de l’Islam. »[2]


      Pour justifier ce merveilleux principe, el Bukhârî appose en titre à l’un des chapitres de son recueil e-sahîh : Chapitre : on ne dit pas qu’un tel est martyr. Puis, il enchaine : Abû Huraïra a dit selon le Prophète (r) : « Allah Seul sait mieux qui combat sur Son sentier, et qui se blesse sur Son sentier. »


      Il nous enseigne en substance que le statut de combattant ou de blessé de guerre ne confère aucune immunité qui exempterait de toute critique. Il est possible qu’Allah ait un jugement différent du nôtre à son sujet, en regard des deux paramètres précédemment cités.


      Le premier est le plus trompeur des deux, étant donné que les véritables motivations des uns et des autres nous échappent, et qu’Allah est Seul à pouvoir sonder les cœurs. Il est donc inadmissible de promettre Zaïd ou ‘Amr au Paradis.


      Puis, el Bukhârî rapporte un hadîth par le biais d’une chaine narrative qu’il fait remonter sans élément manquant à Sahl ibn Sa’d e-Sâ’idî (t), et selon lequel à la tête d’une armée, l’Élu (r) croisa le fer avec les païens. Après la bataille, chacun rejoignit son camp, et le bruit courra vite qu’un homme au milieu des Compagnons était tellement brave qu’il passait au fil de l’épée tous ceux qui se trouvaient sur son passage. [Sahl] lança : « Personne n’a pu rivaliser avec lui aujourd’hui !
      • Pourtant, il compte parmi les habitants de l’Enfer, rétorqua l’Ami d’Allah !

      [Soucieux de dissiper cette énigme,] un homme de l’assemblée s’écria : « Je le suivrais alors partout ! »
      [Quand les hostilités reprirent,] il le suivit comme son ombre. Quand il s’arrêtait, il l’imitait, et quand il accélérait, il le rattrapait, jusqu’au moment où il fut grièvement blessé. [Pour soulager ses douleurs,] il anticipa sa mort. Il intercala son épée entre lui et le sol avec la lame pointée sur sa poitrine. Puis, il lâcha tout son poids dessus et se donna la mort.


      Le témoin de la scène retourna vers le Prophète (r), et lui confia : « J’atteste que tu es vraiment le Messager d’Allah !
      • Et qu’est-ce qui te fait dire cela ?
      • Tout à l’heure, tu as avancé qu’un homme faisant l’admiration de tout le monde comptait parmi les habitants de l’Enfer ! Cette déclaration en déstabilisa plus d’un, c'est pourquoi je me décidais à le suivre ! Alors que je marchais sur ses talons, il fut grièvement blessé. [Pour soulager ses douleurs,] il anticipa sa mort. Il intercala son épée entre lui et le sol avec la lame pointée sur sa poitrine. Puis, il lâcha tout son poids dessus et se donna la mort. »



      À ces mots, Mohammed ibn ‘Abd Allah (r) fit la déclaration : « Il y a un homme qui, aux yeux des gens, fait les œuvres le menant droit au Paradis, mais il ira en Enfer ; et il y a un autre homme qui, aux yeux des gens, fait les œuvres le menant droit en Enfer, mais il ira au Paradis ! »[3]


      Cette histoire cadre parfaitement avec le titre de Bukhârî : Chapitre : on ne dit pas qu’un tel est martyr. Ses frères d’armes le voyaient déjà quasiment tous au Paradis, et ne se posaient même pas la question sur son éventuel martyre. Quand ils apprirent son suicide, ils comprirent où le Prophète (r) voulait en venir en disant : « Pourtant, il compte parmi les habitants de l’Enfer » La cause n’est pas anodine. Elle démontre que les péchés sont également un obstacle privant du martyre, au même titre que les innovations. Un autre hadîth corrobore cette thèse. Rapporté par Muslim, il parle de ce moudjahid qui a fait main basse sur une cape qui provenait du butin.
      Selon ‘Omar ibn el Khattâb, à la bataille de Khaïbar, un groupe de Compagnon répétait sans cesse : « Un tel a gagné le martyre ! Un tel a gagné le martyre ! » Ils arrivèrent devant une dépouille et réitérèrent : « Un tel a gagné le martyre ! »
      • Non, rétorqua le Messager (r), car je l’ai vu en Enfer à cause d’un burda (manteau rayé ndt.) ou d’une cape qu’il a usurpé(e) au butin ! »[4]



      D’après el Bukhârî et Muslim également, selon Abû Huraïra : nous sommes partis en expédition avec le Prophète (r) à Khaïbar que nous avons conquis grâce à Dieu. Le butin n’offrait ni or ni argent, mais nous avons amassé biens, nourritures et vêtements. Puis, nous avons pris le chemin de l’oued [Wâdî el Qurâ], avec dans les rangs un esclave qui accompagnait le Messager (r). Il lui avait été offert par un habitant de Judhâm du nom de Rifâ’a ibn Zaïd de la tribu des banû e-Dhabîb. Nous avons fait halte dans la vallée. Quand l’esclave a ôté la selle de son maitre, il a reçu une flèche perdue qui l’a fait écrouler raide mort. Nous nous sommes écriés alors : « Bienheureux à Lui, Messager d’Allah, il est parti en martyr !
      • Non, par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! Le manteau qu’il eut à la bataille de Khaïbar, est une flamme de l’Enfer ; il s’est servi dans le butin avant son partage. »

      Sa révélation choqua tout le monde, poursuit Abû Huraïra, et fit réagir un homme qui se présenta avec une ou deux lanières à sandale à la main, avant d’avouer : « Messager d’Allah, je me suis servi dans le butin de Khaïbar !
      • Voici une lanière en feu, lui répliqua le Législateur, ou voici deux lanières en feu ! »[5]



      Conclusion


      L’utilisation du terme shahîd est devenue monnaie courante pour désigner tous ceux qui livrent une lutte contre un ennemi. Malheureusement, certains pseudo-savants alimentent leur fonds de commerce en faisant passer les opérations-suicide pour des actes de martyre. Tout le monde y a droit, même les manifestants tombés sous les balles de la police anti-émeute. Je suis tombé sur la photo d’une supposée martyre palestinienne qui aurait orchestré l’attentat où elle devint la triste héroïne. Elle n’était même pas voilée, et Dieu sait si elle a déjà prié au moins une fois dans sa vie ! Les chrétiens palestiniens comptent également sur le tableau d’honneur quand ils expriment leur colère contre le Juif occupant. Certains poussent le ridicule jusqu’à gratifier de ce titre les communistes qui sacrifient leur vie pour la patrie.


      Pourtant, le Coran réprouve indistinctement tous les non-musulmans : [Nous avons considéré les œuvres qu’ils ont avancées et les avons rendues vaines, comme éparpillées par le vent].[6]


      Par ailleurs, les activistes harakî exultent à l’idée d’irriter les pouvoirs en place en désignant par shuhadâ les condamnés à mort. Nous avons vu plus haut que le législateur condamne une telle pratique. Ils sont clairement dans la provocation et leur esprit subversif les pousse à tresser des couronnes à leurs concitoyens qui se dressent contre l’autorité au prix de leur vie. Bien sûr, ils ferment les yeux sur les preuves textuelles répertoriées par le recueil de Bukhârî. Ils en minimisent la portée et n’ont pas peur de les contredire. Ils peuvent toujours avancer qu’ils sont mus par le zèle religieux et remplis de bonnes attentions, mais cette excuse n’intercède nullement en leur faveur. Car, quand bien même, ils seraient vraiment sincères, nous avons vu que cela ne suffit pas dans la balance des actes ; ils doivent fournir, en effet, un autre paramètre, et non des moindres : la fidélité à la voie prophétique.


      Par : Karim Zentici
      http://mizab.over-blog.com/

      [1] Rapporté par Muslim (1065).

      [2] E-radd ‘alâ el Akhnâî (p. 205).

      [3] Rapporté par el Bukhârî (2742).

      [4] Rapporté par Muslim (1065).

      [5] Rapporté par el Bukhârî (3993) et Muslim (225).

      [6] El furqân ; 23

      تعليق

      الاعضاء يشاهدون الموضوع حاليا: (0 اعضاء و 0 زوار)
      يعمل...
      X