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Voir : Attentat-suicide ; Crime ou martyre du Sheïkh Abd el Mâlik Ramadhânî
Les vertus du djihad
Le djihad est un sujet qui remue les passions aujourd’hui, et ce n’est pas étonnant au vu des agressions et des persécutions qui s’abattent quotidiennement sur les musulmans. La « guerre sainte » est noble en soi et rapporte une récompense énorme quand l’objectif est sain, et motivé par la seule volonté de plaire au Visage d’Allah prévient le Coran : [Allah a acheté les âmes des croyants et leurs richesses en échange du Paradis, s’ils tuent et se font tuer sur Son sentier ; Il en a fait la promesse en toute vérité dans la Thora, l’Évangile et le Coran ; personne n’est aussi prompt à tenir sa promesse, alors réjouissez-vous de ce troc que vous avez contracté, car vous avez là un succès immense].[1]
Ibn Nahhâs propose une analyse extraordinaire de ce Verset. Qu’on en juge : « On reconnait la valeur d’une marchandise à trois choses :
Comparons alors avec les âmes des guerriers et des martyrs dont le noble acheteur n’est autre que le Très-Haut et qui fait la transaction de la plus précieuse de Ses créations, le Paradis ; ce Paradis dont l’acquisition offre le meilleur des voisinages, celui du Seigneur de l’univers. Sans compter que les bénéficiaires de cette transaction ne partagent ce gracieux privilège avec personne. »[2]
Ibn el Qaïyim fait presque le même constat dans un passage qu’il conclut par ces mots : « Le Paradis est la marchandise du Seigneur de la terre et des cieux et dont Il fait la transaction ; son prix est la vision béatifiante de Son Visage majestueux là où on pourra écouter Ses Paroles ; le courtier qui prend en main le négoce n’est autre que Son Messager. Comment peut-on dès lors négliger et laisser passer une marchandise aussi alléchante ? Ou, comment peut-on l’échanger contre un prix vil là où la vie éphémère est vouée à l’extinction ? Quelle perte et quel gâchis ! On se rendra compte des dégâts de cette grossière supercherie, le jour des règlements de comptes, quand la balance des pieux sera lourde et que celle des incrédules sera légère. »[3]
D’après el Bukhârî et Muslim, selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah (r) a dit : « Allah garantit à Son serviteur qui part en campagne sur Son sentier : « S’il est parti en guerre sur Mon sentier alors qu’il a foi en Moi et à Mes messagers, Je me porte garant de le faire entrer au Paradis ou de le ramener chez lui d’où il est parti, en lui offrant soit la récompense soit le butin. » Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! S’il est touché sur le sentier d’Allah, il ressuscitera le jour du jugement dernier en baignant dans sa blessure, comme à ses premiers instants. Elle aura la couleur du sang, mais l’odeur du musc.
Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! Si ce n’était la crainte de faire peser un fardeau aux musulmans, je ne manquerais jamais à l’appel d’une expédition sur le sentier d’Allah. Néanmoins, je n’ai pas les moyens de les emmener. Eux-mêmes n’ont pas les moyens de venir, et il leur serait très pénible que je parte en les laissant derrière moi.
Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! J’aimerais me faire tuer sur le sentier d’Allah, et ressusciter ensuite pour me faire tuer à nouveau sur Son sentier, et ressusciter encore pour me faire tuer encore sur Son sentier. »[4]
Quoi qu’il en soit, les vertus du djihâd sont innombrables, et les textes qui en parlent sont facilement retrouvables et connus de tous. Ils abordent un noble domaine de la religion, et c’est ce qui explique pourquoi par le passé, il était l’apanage des gens nobles et pieux.
Ibn el Qaïyim – qu’Allah lui fasse miséricorde – nous offre des perles dont il a le secret : « Leçon précieuse : Allah (I) révèle : [Ceux qui redoublent d’efforts pour Notre cause, Nous allons les guider sur Nos sentiers][5] ; Le très-Haut fait un parallèle entre partir en guerre et suivre la bonne voie ; les hommes les mieux guidés sont ceux qui s’investissent le plus dans le djihâd, en sachant que le djihâd prioritaire commence par un effort sur soi dans un combat incessant contre les passions, Satan, et les épreuves de la vie. En affrontant ces quatre ennemis pour la cause d’Allah, on sera guidé en retour vers les sentiers de Son Agrément qui mènent droit au Paradis. À l’inverse, moins on fait d’effort dans ce sens, et moins on est guidé sur le droit chemin. El Junaïd le dit lui-même :
« Ceux qui luttent pour Notre cause contre leur penchant à travers le repentir, Nous allons les guider sur les sentiers de la sincérité exclusive à Dieu. »
Ainsi, on ne peut venir à bout de l’ennemi apparent sans triompher de ses ennemis cachés ; quand on a le dessus sur les seconds, on a le dessus sur les premiers, et le contraire est aussi vrai, soit que si c’est les seconds qui prennent le dessus, alors il faut s’attendre au péril entre les mains des premiers. »[6]
Le djihâd est un devoir moral qui incombe à tous
Il incombe à chaque musulman de penser au djihâd, peu importe qu’Allah lui en donne l’opportunité ou non dans un avenir plus ou moins proche, car le triomphe collectif est tributaire de ce sentiment individuel. Ainsi, la notion d’effort est constamment présente ; si le groupe n’est pas capable de faire le djihâd par les armes, il peut se replier sur le djihâd par la langue en se concentrant sur la prédication, ou, sinon, il lui reste le djihâd avec le cœur.
« Le djihâd, souligne ibn Taïmiya, bien qu’il relève de l’obligation collective, s’adresse initialement à tous les croyants. Ils sont tenus de croire à son caractère obligatoire, et d’avoir la ferme intention de répondre à son appel, le cas échéant. C’est pourquoi, le Prophète (r) prescrit : « Quand on vient à mourir sans n’être jamais parti au combat, ou sans jamais n’y avoir pensé, on meurt entaché d’hypocrisie. » Rapporté par Muslim. Il nous informe qu’on est entaché d’hypocrisie quand il laisse indifférent. Par ailleurs, le djihâd est un nom générique qui regroupe plusieurs types d’efforts ; il est donc imposé au musulman de répondre à au moins l’un d’entre eux. »[7]
Ailleurs, il renchérit : « Allah (I) éprouve les croyants en leur demandant de sacrifier leur vie au combat pour Sa cause et par amour envers Son Messager. Deux destins s’imposent à eux : le martyre s’ils viennent à mourir ou la victoire s’ils reviennent vivants, exactement comme le souligne le Verset : [Dis-leur : que pouvez-vous prévoir d’autre pour nous si ce n’est que l’un des deux heureux évènements].[8] »[9]
[1] Le repentir ; 111
[2] Mashâri’ el ashwâq ilâ masâri’ el ‘ushshâq (2/842).
[3] Risâla ibn el Qaïyim ilâ ahad ikhwânihi (p. 32).
[4] Rapporté par el Bukhârî (36) et Muslim (1876).
[5] L’araignée ; 69
[6] El fawâid (p. 109).
[7] Majmû’ el fatâwa (7/16).
[8] Le repentir ; 52
[9] Qâ’ida fî el inghimâs fî el ‘aduww (p. 36).
Djihad légal vs djihad hérétique
(Partie 1)
(Partie 1)
Voir : Attentat-suicide ; Crime ou martyre du Sheïkh Abd el Mâlik Ramadhânî
Louange à Allah le Seigneur de l’univers ! J’atteste qu’il n’y a d’autre dieu (digne d’être adoré) en dehors d’Allah, l’allié des vertueux, et j’atteste que Mohammed est le sceau des prophètes et messagers ! Que les Prières, la Bénédiction et le Salut d’Allah soient sur lui, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !
Les vertus du djihad
Le djihad est un sujet qui remue les passions aujourd’hui, et ce n’est pas étonnant au vu des agressions et des persécutions qui s’abattent quotidiennement sur les musulmans. La « guerre sainte » est noble en soi et rapporte une récompense énorme quand l’objectif est sain, et motivé par la seule volonté de plaire au Visage d’Allah prévient le Coran : [Allah a acheté les âmes des croyants et leurs richesses en échange du Paradis, s’ils tuent et se font tuer sur Son sentier ; Il en a fait la promesse en toute vérité dans la Thora, l’Évangile et le Coran ; personne n’est aussi prompt à tenir sa promesse, alors réjouissez-vous de ce troc que vous avez contracté, car vous avez là un succès immense].[1]
Ibn Nahhâs propose une analyse extraordinaire de ce Verset. Qu’on en juge : « On reconnait la valeur d’une marchandise à trois choses :
- À la valeur de l’acheteur, car, en temps normal, il est improbable que quelqu’un de haut rang se rabaisse à acheter par lui-même de viles marchandises, et il ne convient pas de dire qu’il en est l’acquéreur.
- À la valeur de celui qui recommande la marchandise, car un courtier digne de ce nom ne fait jamais l’intermédiaire pour des choses qui n’en valent pas la peine.
- Au prix à payer, car on ne brave pas tous les dangers pour des choses insignifiantes.
Comparons alors avec les âmes des guerriers et des martyrs dont le noble acheteur n’est autre que le Très-Haut et qui fait la transaction de la plus précieuse de Ses créations, le Paradis ; ce Paradis dont l’acquisition offre le meilleur des voisinages, celui du Seigneur de l’univers. Sans compter que les bénéficiaires de cette transaction ne partagent ce gracieux privilège avec personne. »[2]
Ibn el Qaïyim fait presque le même constat dans un passage qu’il conclut par ces mots : « Le Paradis est la marchandise du Seigneur de la terre et des cieux et dont Il fait la transaction ; son prix est la vision béatifiante de Son Visage majestueux là où on pourra écouter Ses Paroles ; le courtier qui prend en main le négoce n’est autre que Son Messager. Comment peut-on dès lors négliger et laisser passer une marchandise aussi alléchante ? Ou, comment peut-on l’échanger contre un prix vil là où la vie éphémère est vouée à l’extinction ? Quelle perte et quel gâchis ! On se rendra compte des dégâts de cette grossière supercherie, le jour des règlements de comptes, quand la balance des pieux sera lourde et que celle des incrédules sera légère. »[3]
D’après el Bukhârî et Muslim, selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah (r) a dit : « Allah garantit à Son serviteur qui part en campagne sur Son sentier : « S’il est parti en guerre sur Mon sentier alors qu’il a foi en Moi et à Mes messagers, Je me porte garant de le faire entrer au Paradis ou de le ramener chez lui d’où il est parti, en lui offrant soit la récompense soit le butin. » Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! S’il est touché sur le sentier d’Allah, il ressuscitera le jour du jugement dernier en baignant dans sa blessure, comme à ses premiers instants. Elle aura la couleur du sang, mais l’odeur du musc.
Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! Si ce n’était la crainte de faire peser un fardeau aux musulmans, je ne manquerais jamais à l’appel d’une expédition sur le sentier d’Allah. Néanmoins, je n’ai pas les moyens de les emmener. Eux-mêmes n’ont pas les moyens de venir, et il leur serait très pénible que je parte en les laissant derrière moi.
Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! J’aimerais me faire tuer sur le sentier d’Allah, et ressusciter ensuite pour me faire tuer à nouveau sur Son sentier, et ressusciter encore pour me faire tuer encore sur Son sentier. »[4]
Quoi qu’il en soit, les vertus du djihâd sont innombrables, et les textes qui en parlent sont facilement retrouvables et connus de tous. Ils abordent un noble domaine de la religion, et c’est ce qui explique pourquoi par le passé, il était l’apanage des gens nobles et pieux.
Ibn el Qaïyim – qu’Allah lui fasse miséricorde – nous offre des perles dont il a le secret : « Leçon précieuse : Allah (I) révèle : [Ceux qui redoublent d’efforts pour Notre cause, Nous allons les guider sur Nos sentiers][5] ; Le très-Haut fait un parallèle entre partir en guerre et suivre la bonne voie ; les hommes les mieux guidés sont ceux qui s’investissent le plus dans le djihâd, en sachant que le djihâd prioritaire commence par un effort sur soi dans un combat incessant contre les passions, Satan, et les épreuves de la vie. En affrontant ces quatre ennemis pour la cause d’Allah, on sera guidé en retour vers les sentiers de Son Agrément qui mènent droit au Paradis. À l’inverse, moins on fait d’effort dans ce sens, et moins on est guidé sur le droit chemin. El Junaïd le dit lui-même :
« Ceux qui luttent pour Notre cause contre leur penchant à travers le repentir, Nous allons les guider sur les sentiers de la sincérité exclusive à Dieu. »
Ainsi, on ne peut venir à bout de l’ennemi apparent sans triompher de ses ennemis cachés ; quand on a le dessus sur les seconds, on a le dessus sur les premiers, et le contraire est aussi vrai, soit que si c’est les seconds qui prennent le dessus, alors il faut s’attendre au péril entre les mains des premiers. »[6]
Le djihâd est un devoir moral qui incombe à tous
Il incombe à chaque musulman de penser au djihâd, peu importe qu’Allah lui en donne l’opportunité ou non dans un avenir plus ou moins proche, car le triomphe collectif est tributaire de ce sentiment individuel. Ainsi, la notion d’effort est constamment présente ; si le groupe n’est pas capable de faire le djihâd par les armes, il peut se replier sur le djihâd par la langue en se concentrant sur la prédication, ou, sinon, il lui reste le djihâd avec le cœur.
« Le djihâd, souligne ibn Taïmiya, bien qu’il relève de l’obligation collective, s’adresse initialement à tous les croyants. Ils sont tenus de croire à son caractère obligatoire, et d’avoir la ferme intention de répondre à son appel, le cas échéant. C’est pourquoi, le Prophète (r) prescrit : « Quand on vient à mourir sans n’être jamais parti au combat, ou sans jamais n’y avoir pensé, on meurt entaché d’hypocrisie. » Rapporté par Muslim. Il nous informe qu’on est entaché d’hypocrisie quand il laisse indifférent. Par ailleurs, le djihâd est un nom générique qui regroupe plusieurs types d’efforts ; il est donc imposé au musulman de répondre à au moins l’un d’entre eux. »[7]
Ailleurs, il renchérit : « Allah (I) éprouve les croyants en leur demandant de sacrifier leur vie au combat pour Sa cause et par amour envers Son Messager. Deux destins s’imposent à eux : le martyre s’ils viennent à mourir ou la victoire s’ils reviennent vivants, exactement comme le souligne le Verset : [Dis-leur : que pouvez-vous prévoir d’autre pour nous si ce n’est que l’un des deux heureux évènements].[8] »[9]
Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/
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[1] Le repentir ; 111
[2] Mashâri’ el ashwâq ilâ masâri’ el ‘ushshâq (2/842).
[3] Risâla ibn el Qaïyim ilâ ahad ikhwânihi (p. 32).
[4] Rapporté par el Bukhârî (36) et Muslim (1876).
[5] L’araignée ; 69
[6] El fawâid (p. 109).
[7] Majmû’ el fatâwa (7/16).
[8] Le repentir ; 52
[9] Qâ’ida fî el inghimâs fî el ‘aduww (p. 36).
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