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La divergence sur le ‘udhr bi el jahl

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  • La divergence sur le ‘udhr bi el jahl




    La divergence sur le ‘udhr bi el jahl

    (Partie 1)

    Si le détail dans le takfir est de l'irja

    Alors sachez que je suis le roi des murjites !

    Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !

    Introduction

    Nous avons pour usage pour les questions touchant à la religion aussi subtiles soient-elles, d’y adhérer pleinement, sans les confronter les unes aux autres ni de faire du parti pris en faveur d’une tendance quelconque. Nous nous contentons de donner raison à chacune d’entre elles pour les points où elles sont conformes à la vérité, et de leur donner tort quand elles se trompent. Nous ne faisons exception dans ce principe à aucune tendance ni aucune opinion. Nous espérons qu’Allah nous maintienne sur cette voie à la vie à la mort, et jusqu’au jour où nous reviendrons vers Lui.[1]

    Nous devons donner foi à tous les enseignements venant d’Allah, et accepter la vérité dans son ensemble, sans faire preuve de passion ni parler sans savoir ; notre approche est scientifique et objective, conformément au Coran et à la sunna. Quand on s’accroche qu’en partie à la vérité, on suscite la divergence et la désunion.[2]

    Allah (I) révèle : [Ne croyez-vous qu’à une partie du Livre au détriment du reste ; en agissant ainsi, quelle autre rétribution aura-t-on sinon de goûter à l’ignominie ici-bas et d’être jeté dans le pire des châtiments le Jour de la résurrection ; Allah n’est nullement inattentif à ce que vous faites].[3]

    [Ils oublièrent alors une partie du rappel, et Nous attisâmes entre eux la haine et l’animosité jusqu’au Jour de la résurrection].[4]

    En effet, les Gens du Livre ont pour usage de renier les bonnes opinions de leurs coreligionnaires comme l’a signalé ibn Taïmiya dans son livre : Iqtidâ e-sirât el mustaqîm.[5] Le Très-Haut révèle : (Les Juifs disent : les chrétiens ne tiennent sur rien, et les chrétiens disent : les Juifs ne tiennent sur rien, et pourtant tous lisent le Livre. Ainsi, les ignorants ont prétendu la même chose. Le Jour de la Résurrection, Allah tranchera entre leurs divergences).[6]

    Nous devons prendre la vérité d’où qu’elle vienne

    Dans le hadîth rapporté par el Bukhârî, le Messager d’Allah (r) s’est adressé à Abû Huraïra en ces termes, en parlant de Satan : « Il t’a dit vrai, lui le grand menteur ! »

    ‘Abd Allah ibn Mas’ûd : « N’associe rien à Allah et tourne-toi toujours du côté du Coran. Accepte la vérité même d’un « étranger » pour qui tu as de l’aversion ; et refuse le faux même d’un proche pour qui tu as de l’affection. »[7]

    Abd e-Rahman ibn Mahdî jette les bases de l’investigation moderne : « les traditionalistes évoquent les choses qui sont en leur faveur, mais aussi celles qui sont en leur défaveur. Quant aux « gens des passions », ils évoquent uniquement les choses qui sont en leur faveur. »

    Ibn Taïmiya souligne que les adeptes des religions falsifiées et les égarés en général s’appuient généralement sur des arguments ambigus au détriment des arguments formels, trahissant ainsi qu’ils sont plus animés par les passions que par la recherche de la vérité.[8] Ce manque de bonne foi ou, pour le moins, ce manque de rigueur les fait sombrer dans les contradictions les plus aberrantes.

    Après s’être inspiré d’un passage d’el ‘aqîda e-nazhâmiya (p. 25) d’Abû el Ma’âlî el Juwaïnî, qui était un adepte du tafwîdh, ibn Taïmiya fait le commentaire suivant : « Les références auxquelles nous nous rapportons, parmi les adeptes du kalâm ou autres, ne nous rejoignent pas forcément dans tous les points que nous établissons dans ce domaine. Néanmoins, il faut recevoir la vérité d’où qu’elle vienne. Mu’âdh ibn Jabal disait cette fameuse parole : « Il faut accepter la vérité de n’importe qui, même d’un mécréant – ou bien a-t-il dit : même d’un pervers –. Et méfiez-vous des erreurs du sage.

    Comment peut-on savoir qu’un mécréant dit la vérité, lui demanda-t-on ?
    La vérité dégage une lumière, a-t-il répondu, ou bien a-t-il dit une parole de ce genre. »[9] … »[10]

    La divergence dans les furû’ est une miséricorde divine

    El Khattâbî : « Il existe trois sortes de divergences dans la religion : primo : dans le domaine de la reconnaissance du Créateur, et le renier relève de la mécréance ; secundo : dans le domaine de Noms et Attributs divins, et le renier relève de l’innovation ; tertio : dans le domaine des lois pratiques qui peuvent se voir sous plusieurs angles. Allah (I) a fait de ce genre de divergence une miséricorde par laquelle Il honore les savants. C’est à cette sorte dont fait allusion le hadîth (inventé ndt.) : « La divergence dans ma communauté est une miséricorde. » »[11]

    El Baghawî dit pour sa part : « Quand on exclut, on se démarque et on affiche de l’animosité envers les innovateurs et les adversaires, c’est uniquement pour les questions élémentaires (usûl) de la religion. Sinon, la divergence entre savants dans les questions subsidiaires (furû’) est une miséricorde divine en vue d’enlever aux croyants toute contrainte en religion. C'est pourquoi elle n’entraine ni exclusion ni coupure des liens…. »

    Ibn Taïmiya explique ce dernier point en disant : « La divergence dans les lois pratiques peut, en effet, être une miséricorde, à condition que cela n’engendre pas un grand mal (de sorte qu’on en perde la bonne réponse). C’est ce qui poussa un savant à écrire un ouvrage ayant pour titre : le livre des divergences. L’Imâm Ahmed disait qu’il faudrait plutôt l’appeler : le livre de la tolérance (kitâb e-sa’a). Cela ne veut pas dire, au même moment, qu’il n’y a pas qu’une seule vérité. Il est possible également que certains gens ignorent la bonne opinion par Miséricorde divine envers eux, car ils ne supporteraient pas de la connaitre, dans le même ordre que dans le Verset : [Ne posez pas de question sur des choses, que, si elles vous étaient dévoilées, vous en seriez lésés].[12] »[13]

    Notons que la divergence tolérée dans les points subsidiaires de la religion peut prendre de mauvaises proportions, si celle-ci est accompagnée des passions. L’effort d’interprétation n’est donc pas blâmable en lui-même, quand le seul but est la recherche de la vérité.[14] Ibn el Qaïyim souligne, pour sa part, que la divergence est un phénomène naturel, étant donné que le niveau d’intelligence et les motivations varient d’une personne à une autre. Il rejoint son maitre à pensée sur l’idée que ce sont les passions et l’esprit sectaire qui font qu’elle sorte des limites tolérées.[15]

    En cas de litiges, les savants de la première époque, avec à leurs têtes les Compagnons et leurs successeurs directs, suivaient les prescriptions du Verset : [Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager, si vraiment vous croyez en Allah et au jour du jugement dernier ; cela vaut mieux et aura, pour vous, de meilleures conséquences].[16] Il leur arrivait de débattre sur une question donnée, mais dans un esprit de concertation d’orientation, et de bonne ambiance. Ils pouvaient également n’être pas d’accords sur une question d’ordre théorique ou pratique, mais tout en gardant entre les yeux les liens fraternels qui les unissaient et l’immunité du groupe.

    Quiconque, il est vrai, va à l’encontre du Coran clair, de la sunna répandue, ou du consensus des anciens de la communauté, de sorte qu’il ne soit pas excusable, sera traité comme un innovateur.

    Ce n’est pas le genre de questions (celle selon laquelle les mécréants verront ou non Leur Seigneur le Jour de la résurrection ndt.) qui, à ma connaissance, a engendré la séparation et l’exclusion entre ceux qui s’y initièrent. La plupart comptaient, en effet, dans les rangs des traditionalistes… L’Imâm Ahmed avait des discussions houleuses sur le fait d’affirmer de façon formelle que les « dix promis » étaient au Paradis. Lui, et tant d’autres pensaient que c’était effectivement le cas, mais, jamais, ils ne mirent en quarantaine quelqu’un de la partie adversaire dans cette question.[17]

    Nous ne parlons pas des divergences dans les lois pratiques de la religion, car là, elles sont trop nombreuses pour pouvoir les cerner. Si à chaque fois que deux musulmans qui divergent sur un point devaient ne plus se parler (hajr), il n’y aurait plus de fraternité ni d’immunité du groupe. Abû Bakr (t) et ‘Omar (t) les têtes de files de la communauté s’opposaient sur certains points, mais avec une bonne intention…

    Ces questions, certes, touchent aux lois pratiques, car tout ce qui n’entre pas dans les grands fondements est à mettre au compte des lois pratiques.[18]

    Les causes de la mauvaise divergence

    La division entre deux groupes provient soit des mauvaises intentions mues, entre autres, par l’animosité, la jalousie, et l’amour du pouvoir. C’est ce qui pousse à dénigrer l’autre tendance et à vouloir le dessus sur elle. En parallèle, on est enclin au discours de celui avec qui on lié par l’amitié, la même tendance, école, région, etc. Il y a un intérêt à le défendre, car il rapporte honneur et pouvoir. Ce genre de conflit, qui est courant entre les hommes, nait de l’injustice.

    Soit, la division provient de l’ignorance dans le sens où les parties en présence ne pénètrent pas les tenants et les aboutissants de la question qui les sépare. Il est possible également qu’elles n’aient pas connaissance de la preuve textuelle sur laquelle s’appuie l’autre ou tout simplement qu’elles ne soient pas capables de détecter la part de vérité qui se trouve chez l’autre, quand bien même elles maitriseraient leurs propres arguments. L’ignorance et l’injustice sont à l’origine de tous les maux entre les êtres humains, comme le révèle le Verset : [L’homme l’a alors prise, il était certes un grand injuste et un grand ignorant].[19]

    Même la divergence tolérée peut engendrer la perdition

    Le Prophète (r) a interdit la divergence qui implique de renier la vérité qui se trouve chez la partie adverse. La chose est si grave qu’elle entraina la perte des civilisations anciennes. La leçon est d’éviter le plus possible d’imiter les damnées en veillant à l’unité du groupe. Malheureusement, la division qui touche les musulmans est de cet ordre. Avoir raison sur un point ne serait-ce qu’en partie, ne justifie pas de rejeter la vérité qui se trouve chez l’autre. C’est ce qui fait qu’on peut avoir raison d’un point de vue, mais avoir tort en refusant d’admettre la divergence quand elle est de type complémentaire. L’ignorance consiste souvent à démentir une chose qu’on ne connait pas, car il est plus facile de cerner ce qu’on connait. Autrement dit, contrairement à ce qu’on connait, ce qu’on ne connait pas n’a pas de limite.[20]

    El insân ‘adiwwun li mâ yajhaluhu…

    Qui ignore haït…




    [1] Ibn el Qaïyim dans el tarîq el hijrataïn (p. 393).

    [2] Ibn Taïmiya dans Majmû’ el fatâwâ (4/450).

    [3] La vache ; 85

    [4] Le repas céleste ; 14

    [5] Voir : Iqtidâ e-sirât el mustaqîm (1/91).

    [6] La vache ; 113

    [7] Sharh e-sunna d’el Baghawî (1/199).

    [8] Voir notamment : El Jawâb e-Sahîh li man baddala din el Masîh (2/710) et majmû’ el fatâwa (3/62-63).

    [9] Rapporté par Abû Dâwûd (5/17-18).

    [10] Majmû’ el fatâwa (5/101-104).

    [11] sharh sahîh Muslim de Nawawî (11/258).

    [12] Le repas céleste ; 101

    [13] Majmû’ el fatâwâ (14/159).

    [14] El istiqâma d’ibn Taïmiya (1/31-32).

    [15] E-sawâ’iq el mursala (2/519).

    [16] Les femmes ; 59

    [17] Voir : Jâmi’ e-rasâil d’ibn Taïmiya avec la recension de Fawz Ahmed Zamralî (2/101-102).

    [18] Majmû’ el fatâwâ (24/172). Voir : Jâmi’ e-rasâil avec la recension de Fawz Ahmed Zamralî (2/61-107).

    [19] Les coalisés ; 72 voir : Iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (1/148).

    [20] Iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (1/143-145).



  • #2




    La divergence sur le ‘udhr bi el jahl

    (Partie 2)

    La divergence entre savants contemporains sur le ‘udhr bi el jahl dans le shirk akbar

    Voici une liste de treize savants (sans n’être exhaustive, elle est représentative de la température ambiante) qui établissent la divergence sur le ‘udhr bi el jahl dans le shirk akbar ; certains d’entre eux ont certes un autre discours faisant d’eux des anti ‘udhr, ne serait-ce que dans les faits, mais je l’ai volontairement occulté, car connu de tous, et surtout de ceux-là mêmes qui nient l’évidence, et qui jettent l’opprobre sur les tenants de l’autre opinion. Il arrive donc à ces fameux savants d’avoir deux positions contradictoires, en sachant que, comme nous allons le voir, nul n’est à l’abri de l’erreur, en dehors du Prophète (r). Cela dit, il est possible de conjuguer entre elles et de les orienter dans le bon sens, comme nous l’avons fait ailleurs, autant que faire se peut, mais jamais au détriment de la vérité ni de l’honneur des traditionalistes dont la viande est régulièrement jetée en pâture…

    1- Mohammed Rashîd Ridâ

    « La preuve céleste n’est pas établie contre celui qui ne comprend pas la prédication… Cette question fut l’objet d’une divergence entre les grands savants contemporains du Najd lors d’une assemblée à La Mecque de l’Imam ‘Abd el ‘Azîz ibn ‘Abd e-Rahmân ibn Faïsal Âl Sa’ûd. l’argument le plus fort fut en faveur du Sheïkh ‘Abd Allah ibn Bulaïhid disant qu’il était essentiel de comprendre la preuve céleste afin qu’elle soit établie ; sa présence en elle-même ne suffisant pas si elle n’était pas comprise. Pour appuyer ses dires, ce dernier s’inspira d’un passage d’ibn el Qaïyim – qu’Allah lui fasse miséricorde – qui était clair sur la question. Il parvint ainsi à convaincre les autres membres de l’assemblée. »[1]

    Plus loin, il donne plus de détail : « Cette restriction de la part du Sheïkh (en parlant de Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb ndt.) qui impose ici une compréhension minimum dissipe la confusion qui s’impose à l’esprit en lisant d’autres passages de ses œuvres. En s’en tenant à ces derniers passages, certains savants du Najd soutiennent que la présence du Coran est suffisante pour établir la hujja contre les hommes, quand bien même ils ne comprendraient pas son message. Cette conception illogique s’oppose au Verset disant : [Celui qui s’écarte du Messager, après avoir distingué la bonne voie].[2] Elle ne va pas non plus dans le sens des thèses soutenues par les grands spécialistes et disant qu’il est nécessaire de faire comprendre le prêche prophétique (da’wa) avec ses arguments, avant d’établir la hujja… »[3]

    2- Sheïkh ‘Abd e-Rahmân e-Sa’dî a imaginé un dialogue entre deux tenants antagonistes sur la question.[4]

    3- Mohammed Amân el Jâmî

    Dans ses cassettes audio, et plus particulièrement dans sharh el ‘aqîda el wâsitiya, Mohammed Amân el Jâmî souligne que de grands spécialistes, à l’image d’ibn Taïmiya, ne font pas la différence dans les questions du ‘udhr entre les usûls (dont le shirk akbar fait partie) et les furû’. Il laisse ainsi entendre que d’autres savants la font. À ses yeux, la plupart des campagnards qui pratiquent le shirk autour des mausolées sont excusables, car, malgré leurs bonnes intentions, ils sont mal orientés par les mauvais savants. Il rappelle, à la manière d’ibn Taïmiya, que l’iqâma el hujja varie en fonction des époques, des endroits et des personnes.

    4- Sheïkh ‘Abd ‘Azîz ibn Bâz

    Sheïkh ‘Abd ‘Azîz ibn Bâz – Allah lui fasse miséricorde – affirme : « Les sollicitations divines (tawwasul) sont ainsi de deux sortes :

    Premièrement : solliciter Allah par l’intermédiaire du rang d’un tel ou du droit d’un tel. C’est une forme d’innovation sans atteindre le degré de mécréance.
    Deuxièmement : interpeller directement cet untel dans les invocations en disant : Ô maître un tel ! Donne-moi la victoire sur un tel ou guéris notre malade. Ce cas relève de la grande association. Bien que les auteurs de telles pratiques qualifient ce procédé de sollicitation, il n’en demeure pas moins caractéristique à l’ère païenne.

    La première sorte relève de l’innovation ; elle constitue un moyen de faire parvenir à l’association. Lorsqu’on lui a indiqué (à Sheïkh ibn ‘Abd el Wahhâb) : « Ils prétendent les invoquer, car ils sont des élus vertueux (ou des saints). Nous savons très bien que toute chose est entre les Mains d’Allah mais ils ne sont que des intermédiaires. » Il a répondu : « C’est exactement la façon dont se comportaient les premiers païens. En invoquant : à l’aide Ô Badawî ! Au secours Ô Husaïn ! Ils ne changent en rien des pratiques d’Abû Jahl et des gens de son espèce, ceux qui revendiquaient : (Nous les adorons uniquement pour qu’ils nous rapprochent d’Allah davantage).[5] (Ceux-là sont nos intercesseurs auprès d’Allah).[6] » Ces invocations sont de la pure mécréance et correspondent à associer quelqu’un au Tout-Puissant. Or, les savants divergent sur le statut de l’auteur d’une telle pratique : faut-il le considérer mécréant au premier abord ou bien attendre de lui faire comprendre son erreur à la lumière des Textes en s’assurant qu’il les a bien assimilés ? Il y a deux opinions sur la question.

    La première : affirme que l’auteur d’une telle parole devient mécréant à partir du moment où il commet un acte de mécréance établi ; ce genre d’association est si clair que les Textes ne peuvent échapper à personne. La seconde : soutient que de tels individus peuvent être des ignorants, sans compter que leurs mauvais savants les ont induits à l’erreur. Le cas échéant, il est impératif de leur expliquer et de leur montrer la chose de sorte qu’ils comprennent leur faute. Allah révèle en effet : (Nous n’allons châtier personne avant d’envoyer un messager).[7] Après leur avoir fait comprendre en leur disant : telle chose n’est pas faisable, Allah a dit ceci, le Messager a dit cela, et leur avoir expliqué les Textes, s’ils restent sur leur position, cela est synonyme de mécréance.

    Quoi qu’il en soit, l’acte en lui-même est un acte de mécréance et il relève de la grande association. Il demeure le statut de l’auteur d’un tel acte qui est sujet à discussion : faut-il le considérer mécréant ou bien remettre son sort à Allah ? Il est possible de le considérer comme les peuples pendant l’intervalle de la révélation qui se distinguent pour n’avoir reçu aucun message, aucune orientation. Son sort est donc entre les Mains d’Allah Tout-Puissant pour avoir mal été orienté de la part des mauvais savants. »[8]

    Extrait du livre : sî’at Rahmat Rabbi el ‘Âlamîn lil juhhâl el mukhâlifîn li e-sharî’a min el muslimîn de Saïd ibn Sa’d e-Dîn el Ghabashi. La préface est une lettre de Sheïkh ‘Abd el ‘Aziz ibn Bâz – Allah lui fasse miséricorde – adressée à l’auteur, et datant du : 7/5/1403 h. à travers ce courrier, le Sheïkh exprime son approbation à l’égard de ce livre et donne son aval pour l’imprimer.

    Par la suite, le Sheïkh associa sa voix à la lajna dâima (fatwa n° 11043) qui devait, entre autres, donner son avis sur ce fameux livre d’el Ghabashi. Cette fatwa, qui compte parmi ses signataires, ‘Abd e-Razzâq el ‘afîfî[9] explique notamment qu’après l’iqâma el hujja, l’invocation des morts excluent son auteur de la religion ; il perd donc ses droits de musulman sur terre et mérite l’Enfer éternel dans l’au-delà. Enfin, elle met en garde de kaffar ses frères muwahhidîn qui offrent des circonstances atténuantes aux quburites, étant donné qu’ils sont motivés par une shubha, qui contrairement aux allégations du Sheïkh Jarbû’, porte sur l’obligation d’établir contre eux la preuve céleste avant de porter sur eux tout jugement. En cela, ils n’ont pas la même approche avec les Juifs, les chrétiens et les communistes, considérés mécréants d’entrée. Nul doute qu’en s’abstenant de kaffar ces derniers, on commet une annulation de l’Islam. En définitive, le Comité permanent dit le contraire de ce que lui prête le Sheïkh ‘Abd Allah, faisant ainsi étrangement preuve d’une grande approximation…

    Or, quand bien même, le grand Mufti condamnerait réellement les tenants du ‘udhr, cela signifierait purement et simplement qu’il se contredit en regard de son autre position sur le même ouvrage et de ses autres fatwâ comme nous allons le voir ; en sachant, comme le souligne ibn Taïmiya, qu’en dehors des Prophètes, personne parmi les savants n’échappe à la contradiction.[10]

    Par ailleurs, ce même Sheïkh ibn Bâz n’a pas kaffar des auteurs du Golf, notamment saoudiens ayant publié dans les journaux ou ailleurs des vers vantant les vertus de pratiques païennes, comme l’istighâtha bi e-nabî. Il s’est contenté de les ramener à l’ordre et de les inviter à se repentir ; en voici trois d’entre exemples :

    Le poète Mohammed Hasan Faqî auteur de la qasîda el masjidân,
    Khâlid Mohammed Mohammed Salîm qui publia sa poésie dans le sharq el awsat,
    L’auteur de vers ayant pour pseudonyme Amîna, et paru dans le quotidien koweïtien el mujtama’.[11]

    Sheïkh ‘Abd el ‘Aziz fit le commentaire de taïsîr el ‘Azîz el Hamîd. Publié avec el fawâid el ‘ilmiya min e-durûs el bâziya, il fut préfacé par Sheïkh el Fawzân. Dans les questions, on l’interrogea notamment sur le statut de ceux qui commettent du shirk akbar. Il démontre dans un premier temps que l’acte en lui-même est clairement du shirk faisant sortir de l’Islam. Puis, il est plus évasif quand il s’agit de se prononcer sur un cas particulier, sous prétexte que la question d’iqama el hujja est sujette à un examen approfondi dans les milieux savants.[12]

    Dans la question suivante, il est plus explicite. Si, aux yeux de certains érudits, le ‘udhr bi el jahl n’est pas attribué dans le shirk akbar, ce n’est pas l’avis, nous apprend-il en substance, d’autres de leurs confrères qui imposent l’iqâma el hujja, et qui font donc la distinction entre l’acte de shirk et son ism (dans le sens de wasf), et le statut de leur auteur et son hukm. Après quoi, si l’intéressé persiste dans son égarement, il sera mis à mort pour apostasie. Il doit donc comprendre qu’il est dans l’erreur et revenir à la vérité pour échapper aux sanctions prévues en conséquence.[13]

    Plus loin, il souligne qu’une restriction au takfir comme l’ignorance peut faire obstacle au takfîr mu’ayyin, bien que l’acte en lui-même relève sans le moindre doute possible des pratiques préislamiques (je ne rentre pas dans les considérations de ne pas l’appeler mushrik pour des raisons de da’wa ; qu’on n’aille pas dire que je tronque ses paroles). Il fait donc toujours la distinction entre le hukm et le ism. La question suivante, il met en avant la position de certains savants sur l’obligation d’iqâma el hujja, même pour les questions de shirk akbar. Ces derniers supposent en effet qu’il peut être ignorant ou, pour une raison ou pour une autre, avoir été induits en erreur.[14]

    À suivre…





    [1] majmû’ e-rasâil e-najdiya (5/514-519).

    [2] Les femmes ; 115

    [3] majmû’ e-rasâil e-najdiya (5/638).

    [4] Ce débat est retranscrit dans les fatâwâ e-sa’diya (578-584) ; voir également : e-tibyân fî ta-sîl masâil el kufr wa el îmân de Fathî el Mawsilî (232-238).

    [5] Le rassemblement ; 3

    [6] Yûnas ; 18

    [7] Le Voyage nocturne ; 15

    [8] Extrait du livre : sî’at Rahmat Rabbi el ‘Âlamîn lil juhhâl el mukhâlifîn li e-sharî’a min el muslimîn de Saïd ibn Sa’d e-Dîn el Ghabashi.

    [9] Ce dernier établit que les qubûriyins sont des apostats après iqâma el hujja, et avant cela, ils sont des ignorants comme les Compagnons qui avaient demandé au Prophète () de leur désigner un arbre sur lequel il suspendrait leurs armes (ashâb el anwât) ; voir : fatâwa wa rasâil samâhat Sheïkh ‘Abd e-Razzâq ‘Afifî (1/172).

    [10] Majmû’ el fatâwâ (29/42).

    [11] Pour les réponses du Sheïkh ibn Bâz : voir respectivement ses fatâwâ (2/406, 411, et 108-109).

    [12] El fawâid el ‘ilmiya min e-durûs el bâziya (2/46).

    [13] El fawâid el ‘ilmiya min e-durûs el bâziya (2/49).

    [14] El fawâid el ‘ilmiya min e-durûs el bâziya (2/273-274) ; le site suivant a traduit les deux dernières fatwas en entier : http://forum.daralhadith-sh.com/disc...is-mecreant/p1


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    • #3

      La divergence sur le ‘udhr bi el jahl

      (Partie 3)

      5 - Sheïkh el ‘Uthaïmîn

      « Je ne pense pas que le Sheïkh (Sheïkh ibn ‘Abd el Wahhâb) ne tienne pas compte du ‘udhr bi el jahl ; sauf s’il fait allusion à celui qui reste ignorant par négligence de sa part, et qui, par exemple, se détourne de la vérité. Ce dernier en effet est inexcusable.[1] Si je dis cela, c’est parce que le Sheïkh est l’auteur d’autres paroles qui expriment le contraire…

      Ainsi, l’ignorant est excusable pour les actes provenant de ce dernier qui relèvent de la mécréance (en sachant que la mécréance est plus vaste que le shirk ndt.)… »[2]

      Pour Sheïkh el ‘Uthaïmîn, tout le monde s’accorde sur le principe du ‘udhr bi el jahl, mais s’il y a divergence entre les savants, c’est dans la façon dont cela se traduit dans la pratique. Il est même possible que, parfois, elle porte plus sur la forme qu’autre chose.[3] Il explique notamment : « La divergence qui existe sur la question du ‘udhr bi el jahl entre dans le registre des divergences de figh qui relèvent de l’effort d’interprétation. Il est même possible que parfois, cette divergence existe uniquement dans les termes non dans les faits, en raison de la position de chacun envers un cas particulier. En d’autres termes, tout le monde s’entend à dire que telle parole ou tel acte relève de la mécréance, ou que telle abstention relève de la mécréance. Néanmoins, est-ce que ce statut s’applique à un cas particulier qui voit remplies contre lui les conditions pour le faire dans la mesure ou toute restriction qui ferait obstacle à ce statut soit exclue, ou bien que certaines de ses conditions uniquement ne soient pas remplies, ou que certaines restrictions interviennent dans le jugement ? »[4]

      Ailleurs, il tranche sur la question en rejoignant le parti des pro ‘udhr dans le shirk akbar dans la mesure où le fautif n’a pas conscience d’aller à l’encontre de la vérité en commettant du shirk.[5] Il ramène la divergence des savants au laisser-aller et à la négligence des uns et des autres dans la recherche de la vérité (tafrît), et qui n’offre aucune circonstance atténuante.[6] En d’autres termes, l’ignorance qui est à l’origine d’un laisser-aller dans l’étude de la religion n’est pas excusable. Ex. : on sait qu’on va à l’encontre de la vérité dans une question, mais on ne fait pas l’effort de la rechercher.[7]

      La question du ‘udhr bi el jahl prend ses racines dans le sens général des textes scripturaires de l’Islam. Personne n’est à même de ramener une preuve la remettant en question.[8] Il n’y a pas de place pour les sentiments dans les questions qui touchent à la religion ; seuls les textes font autorités. Or, le Seigneur (U) nous dit bien : « Ma Miséricorde devance Ma Colère ! » Comment peut-on être coupable d’un péché quand on n’a même pas conscience que s’en est un ![9] Il se demande comment ses élèves peuvent-ils encore douter de la chose. Il s’étonne qu’elle soit encore confuse dans leur esprit.

      Il va jusqu’à qualifier l’autre opinion, celle des anti ‘udhr, de faible ! Selon lui, elle va à l’encontre des grandes références qui ne font pas la différence entre les formes d’ignorance ; de la même façon qu’il est concevable que certains ne connaissent pas le statut de la prière, il en est de même pour celui qui ne sait pas qu’il est interdit de se prosterner devant une idole. Ces questions ne sont pas laissées à l’initiative des uns et des autres ; la raison n’y a pas sa place. Il revient uniquement aux textes de trancher sur la chose. Nous ne sommes pas plus avisés que le Législateur, et nous n’avons pas le droit de nous insérer dans Sa Miséricorde ni de la réduire à notre compréhension étroite.

      Il remet complètement en cause l’allégation selon laquelle le mîthâq qu’Allah a pris sur la descendance d’Adam avant leur création est suffisant pour établir la preuve céleste contre elle. À quoi servirait l’envoi des messagers si tel était le cas, interpelle-t-il ? Ensuite, il impute la distinction entre les usûl et les furu’ dans les questions du takfîr aux théologiens du kalâm.[10] Il reprend exactement la démonstration d’ibn Taïmiya que nous avons étalée dans un autre article. Il est même l’un des contemporains qui a le mieux exposé la question. Comment peut-on avancer après cela que Sheïkh el ‘Uthaïmîn ne voit pas le ‘udhr bi el jahl dans le shirk akbar ?

      Fa innaha la tu’mî el absâr…

      6- Sheïkh ‘Abd el Muhsin el ‘Abbâd

      Sheïkh ‘Abd el Muhsin el ‘Abbâd ramène un passage de la préface d’ibn Bâz au livre d’el Ghabashi, et dans lequel il fait état de la divergence sur le sujet. il l’introduit en ces termes : « Quiconque voue toute forme d’adoration à un autre qu’Allah devient païen et mécréant. Il faut comprendre ce jugement dans l’absolu (en règle général) et il est valable pour les personnes en général ayant eu accès à la révélation. Quant au cas particulier, si quelqu’un voue une forme d’adoration à qui que ce soit en dehors d’Allah (comme l’invocation des morts, et leur appel au secours) dans la situation où la personne en question est ignorante, il faut s’abstenir de la condamner avant de lui démontrer son erreur et de fermer les portes à toute excuse. Telle est la première opinion recensée sur la question (concernant el ‘udhr bi el Jahl). »

      Puis, après avoir ramené les avis d’ibn Taïmiya, de Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb, et ses élèves, il conclut : « … [Selon certains ignorants], Sheïkh el Islam Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb taxerait tous les musulmans d’apostasie sans détail et ferait des généralités dans son jugement. Cependant, ses tendances s’appliquent uniquement à celui à qui les Textes seraient parvenus et qui aurait assimilé les arguments qui lui sont exposés. D’autre part, à ma connaissance, une partie infime de chercheurs et étudiants affiliés à la sunna, s’opposent aux partisans de cette analyse, bien qu’elle soit conforme à celle de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya, Sheïkh el Islam Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb, et d’autres savants. En outre, il vaut mieux se tromper en faisant preuve de clémence sur des points ambigus, que de se tromper dans son jugement porté à punir.

      Sans compter que leur critique à l’encontre de cette opinion établie par nos deux doyens – et en faisant preuve d’acharnement pour prouver le contraire – ouvre la porte aux mauvais épieurs à l’affût des traditionalistes ; ceux-là mêmes qui pêchent en eau trouble. Ils se prennent ainsi à faire l’écho des ennemis de l’Islam et de ses adeptes prétendant que les extrémistes qui sèment la terreur et la destruction se réfèrent à l’enseignement basé sur les œuvres de Sheïkh Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb, et d’autres savants traditionalistes. Ces allégations sont un tissu de mensonges et de calomnies venant de la part aussi bien de leurs auteurs que de leurs échos…

      L’extrémisme constaté chez certains dissidents est le fruit de leur mauvaise compréhension ; cela fait d’eux des marginaux insurgés contre la société. Leurs exemples sont plutôt du côté des kharijites connus pour s’être marginalisés et insurgés contre les Compagnons en raison de leur mauvaise conception des choses ; chaque groupe ayant ses héritiers. Qu’Allah nous aide ! »[11]

      Ailleurs, il fait, au même titre que ses prédécesseurs, la distinction entre l’acte (shirk/kufr) et l’auteur de l’acte. Il impose l’iqâma el hujja avant de le considérer mushrik kâfir. Il tient donc compte du ‘udhr bi el jahl dans le shirk akbar, et conditionne avant de taxer un tel d’apostat qu’il est bien compris le message qu’on lui a transmis. Malheureusement, dans certains pays, la chose n’est pas claire, surtout quand des pseudos savants ont une mauvaise influence. Il conclut enfin que le principe du ‘udhr a reçu l’aval de nombreux savants à travers les époques.[12] Dernièrement, il conseille de ne pas en faire son cheval de bataille, ni d’être à l’affût des paroles des uns et des autres, qu’est-ce qu’un tel à dit sur un tel… etc. Il y a plus important à faire, comme l’étude de la religion.[13]

      7- Sheïkh Muqbil

      Sheïkh Muqbil voit également le ‘udhr bi el jahl, bien qu’il conçoive que la divergence sur le sujet puisse exister et qu’elle n’implique pas de jeter l’anathème sur l’adversaire.[14] En cela, toute polémique entre salafi sur le sujet est purement stérile !

      8- Sheïkh el Fawzân

      Je me hasarde ici à ramener des paroles de Sheïkh el Fawzân, qui, bien qu’apparemment il ne voit pas le ‘udhr bi el jahl dans le shirk akbar (ne serait-ce que dans les faits), tolère la divergence qui existe entre les savants. Il souligne en effet : « Quant à taxer d’apostat un cas particulier, la question est sujette à divergence entre les savants. Il incombe en effet de réunir les conditions et d’exclure toute restriction possible avant de sortir un individu de la religion. »[15]

      Ailleurs, il explique que cette question qui touche à la Loi divine, revient aux vrais savants, non aux ignorants ou aux savants autoproclamés. Il existe deux sortes d’ignorance : une qu’il est possible de remédier en s’informant auprès des savants à sa disposition, et l’autre qu’il est impossible de remédier, car loin du monde et de tout contact extérieur. Ainsi, si la négligence du premier ne joue pas en sa faveur, ce n’est pas le cas pour l’incapacité du second. Pour toute la période où il n’a pas accès au savoir, il reste excusable.[16] Il peut certes très bien faire allusion aux non-musulmans, mais il est encore plus explicite ailleurs où il distingue entre l’annulation de l’Islam établie par consensus, et un fautif éventuel. Il ne faut pas se précipiter, à ses yeux, de le taxer de mécréant, car il peut très bien avoir été motivé par l’ignorance ou l’erreur d’interprétation. Il a pu également être induit en erreur par son suivisme (taqlîd).[17]

      Dans el mukhtasar ‘alâ el ‘aqîda e-nûniya (p. 1329), il va jusqu’à donner des excuses au commun des gens parmi les shiites râfidhites, car ignorant des tenants et aboutissants de leur véritable croyance. Quoi qu’il en soit, cela ne veut pas dire que Sheïkh n’a pas un autre discours, mais les faits sont là.

      Ailleurs, on l’interrogea sur l’istighâtha bi el djinns, et quand on lui demanda s’il incombe au fautif de refaire l’attestation de foi, voici quelle fut sa réponse : « Il doit se repentir à Allah ; dans la situation où il était ignorant, il se contente de se repentir, mais s’il l’a fait en toute connaissance de cause, alors il doit renouveler son adhésion à l’Islam. »[18]

      À suivre…




      [1] C’est le fameux kufr i’râdh et le kufr ‘inâd d’ibn el Qaïyim. Sheïkh Sâlih Âl e-Sheïkh tient un discours de ce genre dans son sharh kashf e-shubuhât.

      [2] Sharh kashf e-shubuhât (p. 46-62).

      [3] Voir : Fatâwâ arkân el islâm

      [4] Sharh kasf e-shubuhât (p. 46-62).

      [5] Sharh el mumti’ (6/193).

      [6] Voir : sî’at Rahmat Rabbi el ‘Âlamîn lil Juhhâl el Mukhâlifîn li e-Sharî’a min el Muslimîn de Saïd ibn Sa’d e-Dîn el Ghabashi (p. 83).

      [7] Voir : Durûs wa fatâwâ el haram el makkî de Sheïkh el ‘Uthaïmîn (année 1411 h. cassette n° 9/a).

      [8] Voir : Liqâ-ât el bâb el maftûh de Sheïkh el ‘Uthaïmîn (33/question nº 12).

      [9] Idem.

      [10] Sharh sahîh el Bukhârî (cass. n° 21/b)

      [11] Sharh shurût e-salât.

      [12] Voir : kutûb wa rasâil ‘Abd el Muhsin el ‘Abbâd (4/372).

      [13] Audio : sharh sahîh el Bukhârî à la mosquée du Prophète en date du 2/04/2013.

      [14] Voir : ghâra el ashrita ‘alâ ahl el jahl wa e-safsata (2/296-297), et plus loin où il signe (2/447-448).

      [15] Voir : satta mawâdhi’ min e-sîra dans silsila sharh e-rasâil (p. 117).

      [16] Voir : e-liqâ el usbû’î (n° 32) en date du 14/1/1423.

      [17] Voir : sharh e-dalâil fî hukm muwâlât ahl el ishrâk (p. 212) ; voir également : el ijâbât el muhimma fi el mashâkir el mullimma (p. 139).

      [18] Audio : burûgh el marâm en date du 29/07/1433 h.

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      • #4




        La divergence sur le ‘udhr bi el jahl

        (Partie 4)

        Sheïkh el Fâwzân a également préfacé l’excellente recherche, que l’adversaire se targue de mettre en avant ‘âridh el jahl de Râshid e-Râshid et dans lequel il fait la synthèse de sa position en disant : « … Quant à celui qui commet du shirk, dans la mesure où il n’a pas accès à la science, comme ceux qui vivent dans les pays non-musulmans et dans les sociétés où il n’y a pas de prédicateurs qui appellent au tawhîd, de sorte qu’il ne peut remédier à son ignorance, dans ce cas, il est excusable, selon l’opinion la plus vraisemblable des savants. »[1]

        Ensuite, je me suis paradoxalement aidé de son livre[2] pour faire la classification suivante :

        En faisant en effet un résumé des paroles des savants des différentes tendances sur le sujet, on se rend compte paradoxalement que leur discours se rejoint.

        • Les cas où l’ignorance n’est pas une excuse dans les questions évidentes, non dans les questions subtiles qui réclament de faire iqâma el hujja.

        Celui qui vit en terres musulmanes ou dans un pays limitrophe.
        Celui qui vit à une époque où le savoir est répandu et accessible à tous.
        Celui qui a la possibilité de poser des questions aux savants sur les choses qu’il ignore.

        • Les cas où l’ignorance est un facteur excusable dans les questions évidentes et à fortiori dans les questions subtiles

        Celui qui vit dans les périodes de fatra (sans prophétie) ou dans celle où la lumière de la prophétie s’est estompée.
        Celui qui vit en terre ennemi, étant donné qu’en principe, le savoir n’y est pas répandu.
        Le Bédouin qui vit loin des villes.
        Le nouveau converti.
        Et, par analogie, tous ceux qui répondent au même signalement.

        Ainsi, comme nous l’avons vu, l’état d’ignorance n’est pas une excuse en soi, mais il faut tenir compte d’un facteur qui est extérieur à l’individu et qui est indépendant de sa volonté, soit l’impossibilité d’avoir accès au savoir, pour une raison ou pour une autre. Wa Allah a’lam !

        Ce même Sheïkh el Fâwzân est l’auteur de la préface à dahr iftirâât ahl e-zaïgh wa el irtiyâb ‘an da’wa el imâm Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb de Sheïkh Rabî’ el Madkhalî, et qui est une réfutation à el Hasan ibn Farhân el Mâlikî. L’auteur s’inspire de plusieurs citations des savants de aimmat e-da’wa pour légitimer le principe du ‘udhr bi el jahl.

        Ainsi, les passages du Sheïkh el Fawzân laissant entendre que les tenants du ‘udhr bi el jahl aient sombré dans l’irja contredisent son autre discours que nous venons de mentionner. Nous avons vu plus haut qu’aucun savant n’est à l’abri de la contradiction, et notre doyen, aussi éminent soit-il, n’échappe pas à la règle. Quoi qu’il est possible de les orienter dans le bon sens, en disant qu’il fait allusion aux détracteurs de la da’wa najdite, qui, depuis l’époque de l’Imam Mohammed, à l’instar de Sulaïmân ibn ‘Abd el Wahhâb, Dâwûd ibn Jarjîs, ‘Uthmân ibn Mansûr, et ibn ‘Ajlân, véhiculent des arguments fallacieux contre les traditionalistes. en voici quelques-uns :

        Sulaïmân ibn ‘Abd el Wahhâb, cherchait à atténuer les méfaits de l’association.[3]
        Pour reprendre les paroles d’Abd e-Rahmân ibn Hasan (le petit-fils de l’Imam), ibn Jarjîs autorisait l’istighâthâ bi ghaïr Allah (invoquer le secours à une créature),[4] ou pour reprendre celles de son fils ‘Abd e-Latîf, ibn Jarjîs considérait que cette pratique relevait du shirk asghar, pour ne pas dire qu’elle était recommandée.[5]
        Ibn Jarjîs et ‘Uthmân ibn Mansûr, qui malheureusement reçut sa mauvaise influence, prétendaient, en s’appuyant sur des textes d’ibn Taïmiya et d’ibn el Qaïyim, que tous les ignorants sans détail étaient excusables. Or, l’ignorance n’est pas une excuse en elle-même, mais l’incapacité d’avoir accès à la vérité, à condition, bien sûr, de la rechercher.
        Dâwûd ibn Jarjîs et ibn ‘Ajlân prétendaient aussi que l’erreur d’interprétation rapportait systématiquement une récompense en plus du fait qu’elle était excusable. Ils imputaient cette opinion à ibn Taïmiya et son élève ibn el Qaïyim comme nous l’avons vu. Ils voulaient faire passer l’idée que seul un obstiné pouvait sortir de l’Islam. Le suivisme aveugle et l’ignorance seraient, à leurs yeux, dans tous les cas excusables.
        Dâwûd ibn Jarjîs ne pénètre pas certaines nuances. Il attribue à ibn Taïmiya et à son élève un discours erroné. Il s’imagine qu’ils ne condamnent pas ces pratiques païennes. Pire, il s’imagine que l’erreur dans ces domaines rapporte une récompense dans l’absolu à celui qui n’en a pas connaissance. Or, il incombe de distinguer entre l’acte auquel le Législateur donne le statut d’« association », de « mécréance » ou de « perversité » et la personne. Le fait qu’une personne peut être excusable, cela ne rend en aucun cas son acte louable. Il y a une différence entre le statut d’un acte et le statut de son auteur.[6]
        ‘Abd e-Latîf reproche à ibn Jarjîs d’accorder de façon formelle l’excuse de l’ignorance aux quburites, et, par rapport à cela, de stigmatiser les savants de aimmat e-da’wa.[7]

        Selon Ziâd ibn Hudaïr (t), ibn ‘Omar m’a dit : « Sais-tu qui peut ruiner l’Islam ?

        Non, répondis-je !

        Un savant qui commet une erreur, un hypocrite qui se sert du Coran pour polémiquer, et des émirs égarés au pouvoir. »[8]

        En commentaire à ce hadîth, Sheïkh el Fawzân souligne : « Ibn ‘Omar, le fils du Prince des croyants ibn el Khattâb (t), est l’auteur d’une annale dans laquelle il met en lumière les facteurs faisant du mal à la religion musulmane et à ses adeptes, et pouvant même la ruiner.

        « Un savant qui commet une erreur » : une mauvaise fatwa, par exemple risque, d’égarer les gens qui la prendront pour argent comptant, car venant du savant un tel. En faisant des fatwas, on s’aventure dans une pente très glissante ; le savant a une lourde responsabilité. C'est pourquoi il doit bien réfléchir avant de se prononcer, peser les conséquences de ses paroles, et ne pas sortir du cadre des textes religieux. Sa fatwa n’aura pas le même impact que si elle venait d’une personne quelconque, et qui d’entrée n’est pas crédible. L’erreur du savant de notoriété publique est lourde de conséquences. En gardant cela à l’esprit, il prendra doublement ses précautions, et n’avancera rien avant de s’en assurer…. »[9]

        9- Sheïkh Rabî’

        Sheïkh Rabî’ dit clairement : « invoquer quelqu’un d’autre qu’Allah, c’est du shirk ; immoler pour quelqu’un d’autre qu’Allah, c’est du shirk ; nous disons : c’est un acte de shirk qui relève de la grande association. Cependant, nous ne taxons pas son auteur d’apostasie, pas tant que les preuves soient établies contre lui. »[10]

        Ailleurs, il signale que de nombreux savants du Najd voit le ‘udhr bi el jahl dans le shirk akbar, bien que certains d’entre eux se contredisent ; des fois ils imposent l’iqâma el hujja et d’autres fois [sans forcément dire le contraire], ils avancent que l’ignorance n’est pas un facteur atténuant. Malheureusement, certains s’accrochent à ce genre d’arguments pour appuyer leurs idées et occultent littéralement les autres textes, pourtant bien plus formels. Il y a même des individus malintentionnés s’infiltrant dans les rangs des traditionalistes en vue de les diviser et de jeter le discrédit sur les pro ‘udhr. Le Sheïkh n’oublie pas au passage de conseiller aux jeunes d’éviter d’alimenter cette polémique porteuse de division. Il appelle à respecter le choix des uns et des autres sur la question, et à entretenir les liens fraternels.[11]

        10- Sheïkh Sa’d el Husaïn

        Dans son article lâ ahad ahabbu ilaïhi el ‘udhr min Allah, Sheïkh Sa’d el Husaïn attire l’attention sur le ‘udhr bi el jahl qui intègre le chapitre de la menace divine (l’un des plus grands principes de la religion), et qui soulève les débats entre les légistes depuis les temps anciens. Il met en avant, avec un passage d’ibn Taïmiya à la clé,[12] qu’il est la première grande divergence que connut la communauté. Selon lui, depuis l’âge d’or, Sheïkh el Islâm est celui qui a le mieux traité cette question pour le moins sensible. Il pense également qu’à notre époque, Sheïkh el ‘Uthaïmîn en est l’un des meilleurs porte-parole.[13]

        Sheïkh Sa’d a fait le résumé de l’ouvrage e-shirk wa mazhâiruhu de Mubârak ibn Mohammed el Mîlî. Sous le titre entre crochets [Il y a une différence entre dire qu’une parole ou un acte relève du shirk et dire que son auteur est un mushrik], il ramène les paroles de l’auteur dans lesquelles il établit par des exemples concrets le ‘udhr bi el jahl dans le shirk akbar, avant de conclure : « Voici des exemples en pratique qui démontrent que nous ne jugeons pas un cas particulier de mushrik… »[14] Ce passage peut effectivement poser problème, comme me l’a signalé un internaute, mais l’essentiel était de démontrer ici que les savants reconnaissaient ce principe dans l’absolu. En outre, je ne savais pas que le passage entre crochets étaient l’œuvre du Sheïkh Sa’d, mais cela ne change rien au raisonnement. Bien au contraire, cela lui donne même plus de poids, étant donné qu’il vient d’un traditionaliste saoudien dont on ne peut douter, en principe, de l’intégrité, wa Allah a’lam !

        11- Sheïkh ‘Abd el Karîm el Khudhaïr

        Sheïkh ‘Abd el Karîm el Khudhaïr, actuellement membre de l’Ordre des grands savants d’Arabie Saoudite, reprend pratiquement le discours d’ibn Bâz dans l’une des fatwâs reprises plus haut. Il explique notamment, à l’instar de Sheïkh el ‘Uthaïmîn, que la divergence se situe au niveau de la transmission et de la compréhension de la hujja. Si, pour certains, celle-ci n’est pas indispensable, d’autres voient en l’ignorance une restriction possible qu’il incombe d’évacuer avant de se prononcer sur un cas particulier. Le Sheïkh rejoint cette dernière position, et compare l’ignorant au non-arabophone à qui il incombe de traduire la hujja, afin de la lui faire accepter. Il reconnait que de nombreux musulmans pénètrent mal le sens de l’attestation de foi à laquelle ils adhèrent pourtant. C’est ce qui les fait sombrer dans des annulations de l’Islam sans s’en rendre compte.

        Il préconise de les sensibiliser sur les pratiques païennes répandues à notre époque, et de leur faire comprendre qu’elles excluent de la religion. Néanmoins, cela ne permet pas de condamner un tel et un tel à la mécréance, en tout cas, pas avant de leur avoir fait réaliser la gravité de leur action, par le biais d’un discours adapté à la situation. Il incombe donc de distinguer entre l’acte de shirk qui exclue de la religion, et le statut d’un fautif éventuel, qui est soumis à une enquête préalable.

        C’est ce qui explique, nous dit-il, la confusion qui règne sur les écrits du Sheïkh Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb, qui, à priori, semblent se contredirent. Il lui arrive, en effet, d’accorder l’excuse de l’ignorance à certains, là où ailleurs, il est intransigeant sur leur cas. En réalité, il est possible d’accorder entre ses positions, car elles varient en fonction du contexte et des cas rencontrés.

        Notons enfin que ce discours concerne les individus affiliés à l’Islam, mais il sera différent avec des non musulmans, comme les Juifs et les chrétiens, qui sont voués à l’Enfer éternel, sans la moindre contestation possible.[15]

        12- Sheïkh Sâlih Suhaïmî

        Sheïkh Sâlih Suhaïmî évoque la divergence sur le sujet, et penche même du côté des pro 'udhr (indépendamment de savoir dans quelle limite). Mieux, il met en garde contre les savants autoproclamés qui s'abstiennent de manger la viande des musulmans, sous prétexte qu'elle peut venir d'un quburite. Il donne ensuite conseils aux jeunes, faute d'avoir en mains les outils suffisants pour y voir clair, d'éviter d'entrer dans cette polémique qui est le domaine réservé des spécialistes.[16]

        Notons que par le passé Sheïkh Suhaïmî encadra une thèse universitaire ayant pour titre ; manhaj ibn Taïmiya fî mas-alat e-takfîr du D. ‘Abd el Majîd el Mish’abî ; l’auteur y démontre, avec de nombreux textes d’ibn Taïmiya à la clef, que ce dernier tient compte du ‘udhr bi el jahl dans iqâmat el hujja (bien que ce point mérite de plus amples détails) ; voir notamment en vrac : majmû’ el fatâwa (3/231), (5/538), (6/61), (11/406), (11/409-410) (11/412-413), (20/36), (23/346), (35/165-166), e-rad ‘alâ el Akhnâî (p. 61-62), e-Safdiya (1/233), e-rad ‘alâ el bakrî (p. 259), bughiya el murtâd (p. 311), el istiqâma (1/30), dur e-ta’ârudh (8/238), et el Asfahâniya (p. 127-128).

        13- Sheïkh ‘Abd e-Rahmân el Barrâk

        On lui demanda lors d’un séminaire à Riâdh si on peut faire le takfîr d’un cas particulier ayant comme du shirk, et s’il existe un consensus obligeant de le faire.

        En réponse, il se contenta de dire que la question du ‘udhr bi el jahli est sujette à de longues discussions entre spécialistes. De nombreux ouvrages lui furent consacrés, mais en un mot, le coupable est un mushrik, mais la question est de savoir s’il est excusable ou non, d’où la polémique sur le sujet.[17]

        En outre, il encadra la thèse ès Magistère el jahl bi masâil el i’tiqâd wa hukmuhu d’Abd e-Razzâq Ma’âsh, et qui est la référence sur le sujet. L’auteur fait part de la divergence et tranche du côté des pro ‘udhr. Il inspirera par la suite certaines thèses ayant abordé le sujet, ne serait-ce que de façon succincte, comme :

        Nawâqidh el îmân el i’tiqâdiya du D. Mohammed el Wuhaïbî qui fut encadrée par le controversé ‘Abd e-Rahmân Mahmûd qu’on ne peut accuser de proximité avec l’irja.
        Nawâqidh el îmân el qawliya wa el ‘amaliya du D. ‘Abd e-Lâtîf Âl e-Sheïkh et ayant eu parmi les membres du jury, Sheïkh Luhaïdân, et Sheïkh ‘Abd e-Rahmân el Barrâk.

        Quoi qu’il en soit, Sheïkh el Barrâk attire notre attention sur l’obligation de distinguer dans le chapitre des annulations de l’Islam entre les questions qui acceptent ou non le ‘udhr. Il va sans dire que renier l’existence d’Allah ou démentir le Prophète (r) n’entrent pas dans le registre de la divergence, et n’offrent aucune circonstance atténuante. Le cas échéant, notre jugement désigne le fautif en personne sans qu’il n’y ait la moindre restriction possible. Néanmoins, certaines annulations admettent des restrictions comme l’erreur d’interprétation et l’ignorance.

        Dans ces cas de figure, c’est l’iqâma el hujja qui va trancher sur un cas particulier. On distinguera alors entre l’acte qui relève du kufr et du shirk, et le fautif à qui ce statut sera appliqué après maintes considérations. Il fait donc la différence entre le statut d’un acte dans l’absolu et le statut d’un cas particulier. Il donne ensuite l’exemple du caractère incréé du Coran qui fut contesté par des hérétiques contemporains à l’Imâm Ahmed. Pourtant, peu d’entre eux ont été condamnés par l’Imam à l’hérésie majeure.[18]





        [1] ‘âridh el jahl (p. 224).

        [2] ‘âridh el jahl (p. 213).

        [3] Sulh el ikhwan mi ahl al-imam (p. 121).

        [4] Voir : Kashb ma alqâhu iblîs (p. 54).

        [5] Voir : manhâj e-ta-sîs wa e-taqdîs (p. 268-269).

        [6] Idem.

        [7] Voir : manhâj e-ta-sîs wa e-taqdîs (p. 266-267).

        [8] Rapporté par e-Dârimî dans e-sunna (99).

        [9] Sharh usûl el îmân.

        [10] Sharh ‘aqîda e-salaf ashâb el hadîth (p. 16).

        [11] Voir : fatâwâ el ‘aqîda wa el manhaj (1/309).

        [12] Voir : majmû’ el fatâwâ (3/320).

        [13] http://www.al-sunna.net/articles/file.php?id=3559

        [14] Voir : tahdhîb e-shirk wa mazhâiruhu (p. 18).

        [15] http://www.khudheir.com/text/4072

        [16]http://www.sahab.net/forums/index.php?showtopic=128683

        [17] Voir : jawâb el îmân wa nawâqidhuhu de Sheïkh ‘Abd e-Rahmân el Barrâk

        [18] Voir : jawâb el îmân wa nawâqidhuhu de Sheïkh ‘Abd e-Rahmân el Barrâk


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